A lire les engagements, les colères, les menaces de désobéissance citoyenne des Congolais sur des pages et des groupes sur les réseaux sociaux, on croirait qu’il suffit juste d’un simple appel pour que tout parte en vrille sur le terrain. Et qu’il suffirait d’une petite étincelle pour que tout explose et que tous expriment leur ras-le-bol. Ils sont des milliers qui sur les réseaux sociaux expriment leur indignation de la manière la plus crue et la plus engagée. Malheureusement, au moment de passer à l’action sur le terrain, il n’y a plus personne.
Dans une discussion avec un ami Congolais qui vit actuellement à Bruxelles sur cette question d’engagement de mes compatriotes sur les réseaux sociaux, j’ai été choqué par les révélations qu’il m’a faites. Il a fait une comparaison entre les engagements sur ses publications sur les réseaux sociaux et la réalité sur le terrain. Il m’explique : « Le hashtag #JeSuisBeni a eu depuis la RDC près de 50 000 reprises et #Kananga jusqu’à 30 000. Mais les messes en mémoire des victimes des tueries de Beni ont eu moins d’un millier de Congolais comme participants. La veillée en mémoire des tueries du Kasaï une centaine seulement. »
Et de rajouter : « Quand il y a eu une quarantaine de morts dans un éboulement dans la province de l’Ituri à Tara, pour le hashtag #TaraDansNosCœurs il y avait 1700 répliques. Mais quelles ont été les actions en faveur de Tara ? Un petit geste du gouvernement congolais et d’un opposant, puis rien ! Récemment les Tweets sur le #Passeportgate : près de 10 000, jusqu’à 50% directement en provenance de la RDC, mais lors de la manifestation pour dénoncer le Passeportgate, moins de 50 Congolais seulement étaient présents ! »
L’adage qui dit, « quand l’injustice fait la loi, la résistance devient un devoir », a du mal à avoir sa place en RDC. C’est triste et c’est même connu par certains diplomates. L’un d’eux me confiait lors de mon récent passage à Kinshasa : « À suivre les réactions et les débats sur les réseaux sociaux, on semble croire faire face à des gens enragés de colère et qui vont tout droit prendre les gouvernants et même des opposants dans leurs mains et les obliger à changer les choses. Mais quand il faut agir, ils sont invisibles. Ce qu’ils oublient c’est que leurs actions sur les réseaux sociaux ne sont connus que du petit nombre. ».
Les Congolais lassés des manifestations ?
Dans notre pays où le taux de pénétration d’internet reste très bas, il ne faut pas espérer que la mobilisation populaire à travers des réseaux sociaux ait les mêmes effets que dans les pays du Maghreb ou de l’Afrique de l’Ouest. Il faut de vraies actions sur le terrain pour espérer quelques résultats.
Malheureusement, les manifestations font presque déjà partie du quotidien des Congolais. Elles sont devenues des non-événements. Les manifestations sont annoncées tambours battant sur les réseaux sociaux, mais ne drainent pas assez de monde sur le terrain. Pire, « les médias traditionnels semblent se désintéresser de plus en plus de ces micro-manifestations », m’a dit un ami journaliste.
Est-ce parce que les populations n’accordent plus de crédit aux multiples mouvements citoyens congolais ou aux opposants ? Ou est-ce parce que la population a peur de la répression des agents de l’ordre ? En tout cas, ce qui est évident est que pour un million d’engagés sur les réseaux sociaux, on retrouve à peine deux personnes sur le terrain.
C’est trop dommage ce constat mais c’une vraie vraie réalité .Le régime de Kinshasa en tire profite en complicité avec la machine de l’ONU et les puissances occidentales sans parler des pays alliés.Donc les efforts du peuple sont écrasés et inattendus même .L’acces aux réseaux sociaux est plus facile au kongolais de la diaspora qu’à ceux qui sont au pays .Le message de yvpasse mais pas comme il se devait.Les éléments de force du régime kabila ont la gâchette facile pour réprimer toute action de manifestation au pays .L’adhesion du Kongo au conseil de nations unit aux droits de l’homme prouve ce que j’zi dit au début de mon commentaire.Le peuple kongolais est tout seul devant un monstre qui martèle et corromp tout le monde .L’opposition kongolaise est l’accompagnatrice de ce régime même .Mais le niveau de l’indignaction des kongolais attend un déclic opportun pour exploser contre le régime kabila et son système.