Hilda de Jong et ses amies
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Une Néerlandaise découvre la culture kinoise

Près de deux semaines après mon arrivée à Kinshasa, ma première fois en Afrique, je me retrouve dans une église congolaise quelque part dans la capitale. Un jeune homme de l’église m’accompagne après le service dans le taxi qui me dépose à l’hôtel à Gombe.

Arrivés sur place, je lui montre : « Regarde, mon appartement se trouve là-bas. » Il me répond : « Ta maison ? » Quand on a passé les gardiens, je marmonne que je n’arrive pas à trouver les clés de mon appartement. Il répète : « C’est ta maison ? » À ce moment-là, j’éprouve un sentiment de gêne très inconfortable. Je me sens comme une enfant gâtée, ignorante et riche. Bien sûr, l’intention de ce jeune homme n’était pas de m’indisposer, et évidemment je ne lui en tiens nullement rigueur. Cependant, j’ai pensé que ce sentiment devrait quand-même mériter mon attention.

Des semaines après, j’ai ressenti plusieurs fois un pareil sentiment, par exemple lorsque je parlais avec une fille de mon âge qui travaille à mon hôtel. On a eu une conversation amusante et à la fin de la conversation elle m’a demandé si je pouvais payer son taxi. De nouveau ce sentiment d’être trop riche ! Un sentiment que je n’ai jamais eu aux Pays-Bas. Je suis convaincue que ce genre de sentiments empêche les relations entre les étrangers et les Congolais. De mon côté, je préfère parfois rester parmi les expatriés. C’est pour éviter ce sentiment inconfortable. Une conséquence regrettable puisqu’on peut apprendre beaucoup les uns des autres.

Préjugés

Aussi, j’ai remarqué qu’il y a des préjugés qui empêchent les bons rapports entre les Congolais et les expatriés. Avant de venir au Congo, quelqu’un m’a dit : « Non ma belle, il ne faut pas t’engager trop avec des Congolais. Ils vont toujours te demander de l’argent. » Quel préjugé, quelle généralisation ! Du côté congolais, il existe également des préjugés qui font mal. J’ai souvent entendu qu’ils trouvent les expatriés arrogants et distants. Evidemment, les préjugés de ces deux groupes sont basés sur des expériences réelles.

Il y a des Congolais qui demandent de l’argent, ce qui me semble normal puisque beaucoup d’entre eux n’ont pas le choix. Et oui ! Effectivement, il y a des expatriés qui sont aussi arrogants et distants, mais pas toujours avec de mauvaises intentions. Beaucoup d’entre eux ont simplement un manque d’expérience, souvent ils ont peur et ne savent pas comment réagir. En tout cas, moi, je ne peux que recommander à tout le monde de lutter activement contre ces préjugés. Si l’on oublie les préjugés et que l’on approche l’autre comme s’il était de notre nationalité, religion ou race, cela nous permettra de surmonter des obstacles interculturels. Mets-toi activement dans la peau de l’autre et fait un effort pour le comprendre !

Je voudrais bien souligner un autre point qui, à mon avis, est très important dans les relations interculturelles. Pour bien comprendre l’autre, il est indispensable de nous interroger nous-mêmes. Ai-je des préjugés ? Quels sont les traits spécifiques de ma culture ? Quelles suppositions je fais inconsciemment dans ma vie sociale par rapport à la politesse, en matière de finances, de ponctualité, etc.

La ponctualité

En ce qui concerne la ponctualité, je peux vous donner un exemple très récent. Aux Pays-Bas, mon pays d’origine, les trains sont extrêmement ponctuels. À tel point qu’on s’est déjà fâché lorsqu’un train était arrivé avec cinq minutes de retard. Mais au Congo, vous pouvez déjà deviner ce qu’il s’est passé lorsque j’ai pris le train de Kinshasa à destination de Kisantu… 2 heures de retard à l’aller, et 4 heures au retour ! Que c’était ennuyeux pour moi, je vous dis ! Évidemment les Congolais dans ce train étaient aussi ennuyés. Mais en raison de la culture de chez nous aux Pays-Bas où un train part toujours à temps, mon irritation a été plus grande.

Enfin, je ne veux pas conclure mon blog avec une expérience négative. Ça ne serait pas du tout équilibré. Bien que je rencontre toujours souvent des défis à caractère interculturel, j’ai eu ici à Kinshasa des amis congolais que je ne pourrai jamais oublier. Ils m’ont permis de faire connaissance avec la culture congolaise et d’apprendre beaucoup sur moi-même et sur ma propre culture. L’esprit kinois, mais aussi le Nkoyi ont conquis mon cœur.

 


Vous pouvez lire aussi : La Lettre de Robert Schuddeboom ambassadeur des Pays-Bas à Kinshasa

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Les commentaires récents (1)

  1. Je dirai à mon humble avis Hilda n’a pas tort sauf qu’elle à juste vue une facette de Kinshasa et la Rdc en particulier, les gens de bien aussi existe qui souhaite faire partager leurs expérience et cultures à d’autres mais j’avoue que c’est difficile à trouver si non merci nous pensons pouvoir améliorer dans les jours avenirs encore une fois merci et revenant autant que possible sentez-vous comme chez vous