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Présidentielle 2018 en RDC : un film réalisé par Joseph Kabila

Si le comédien politique Joseph Kabila ne sera pas du prochain volet politico-cinématographique congolais, il reste aux manettes, derrière la caméra…

Le long-métrage de la présidentielle congolaise a pris, depuis quelques mois, l’allure d’un feuilleton à multiples épisodes, voire d’une télénovela à tournage continu. Si le suspense est au rendez-vous, c’est que le metteur en scène de cette œuvre « odieuse-visuelle » laisse peu paraître de ses intentions scénaristiques. Le clap de fin sera-t-il donné le 23 décembre, comme convenu ? Dans quelle catégorie classera-t-on finalement cette série qui oscille entre comédie et tragédie ?

Une seule chose est certaine : s’il a été contraint de mettre fin à sa carrière de « jeune premier », l’acteur Joseph Kabila restera au générique du film comme réalisateur. Derrière la caméra, il ne se laissera pas voler le « final cut » et entend écrire lui-même les derniers rebondissements de cette téléréalité aux allures de film institutionnel. La liste des premiers rôles de l’œuvre semble taillée sur mesure pour ce metteur en scène et son assistant réalisateur Lambert Mende, spécialiste mondialement reconnu de la fiction. La directrice de casting – la Cour constitutionnelle – a recalé quelques prétendants au statut de star du programme. Le pistolero Jean-Pierre Bemba et les autres dépités ne désespèrent pourtant pas d’apparaître dans ce western qui devrait marquer la filmographie congolaise contemporaine. Moïse Katumbi, lui, a été tenu à l’écart du studio et semble cerné de toutes parts.

Une grande autoproduction

Emmanuel Ramazani Shadary – un autre comédien politique – créera-t-il la surprise en endossant avec succès un costume de premier rôle que certains jugent taillé trop large pour lui ? Qu’importe, les metteurs en scène de cinéma sont réputés pour leur intransigeance en matière de liberté artistique. Pour n’en faire qu’à sa tête, celui de la présidentielle congolaise entend rester le seul maître à bord, même s’il lui faut avoir recours à l’autoproduction.

Ainsi, la République démocratique du Congo financera sur fonds propres le tournage tant attendu, invitant les bailleurs étrangers à orienter leurs subsides vers des courts métrages ou des documentaires. Le réalisateur empochera ainsi tous les droits d’auteur, à la condition que tout cela ne se termine pas par un boycott des intermittents du spectacle. Difficile pour le cowboy Shadary de remporter des duels avec brio, si seuls des figurants lui donnent la réplique…

 


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Les commentaires récents (4)

  1. Un vrai faux départ. Kabila scrutera ce scrutin jusqu’à la fin. Difficile , d’entrevoir des élections crédibles et apaisées. Pauvre Afrique !