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Personne ne devrait intimider la Monusco

Des casques bleus, des onusiens tués en mission de paix en République démocratique du Congo le 7 décembre… Il ne devrait pas en être ainsi. Pas dans une société normale. La campagne d’intimidation contre les soldats de la paix devrait être découragée. Il faut des sanctions. « C’est tout de même la Monusco non ? »

Quinze casques bleus tanzaniens ont été visés par des assaillants, cinq soldats des FARDC aussi. Des hommages ont eu lieu jeudi avant leur rapatriement, dans le très meurtri territoire de Beni au Nord-Kivu. Triste coïncidence ou négligence ? Au même moment, ou presque, Kinshasa célébrait l’inauguration d’un bâtiment administratif moderne. Jusqu’à en oublier la mémoire de ses cinq soldats tombés avec les onusiens !

Dans Beni, territoire presque synonyme de zone de non droit, en 21 ans de violences armées, tuer est devenu chose normale. Disons que les dirigeants congolais, qui ont la charge de protéger la population, ont rendu normal le fait de mourir. Les gens sont fusillés ou massacrés par des groupes armés. En tout cas, on note l’incapacité des autorités à en finir avec ces violences.

« C’est la Monusco tout de même non ? », entend-on résonner cette petite voix parmi les assoiffés de sang, même celui des casques bleus de l’ONU. Parfois on se demande s’il existe encore un peu de conscience en ces gens qui tuent de cette manière…

Résister à l’intimation

Les casques bleus tués sont tanzaniens. Des Africains venus en mission de paix sur le continent, non loin de chez eux. « Lamba la mukuenu, lamba jey » (le malheur de ton prochain est aussi le tien), disent les Tshokwe, un peuple de la RDC situé dans le Katanga. Le bon sens voudrait que l’on ne fasse pas de mal à ceux qui nous viennent au secours.

En bénéficiant du secours des Tanzaniens, la RDC devrait au minimum montrer plus de reconnaissance envers ces soldats étrangers morts pour donner la paix sur le sol congolais. La meilleure façon de le faire, c’est de véritablement en finir avec ces groupes armés qui endeuillent le pays. Ne pas agir serait forcer les soldats de la paix à se terrer dans leur quartier général et à fuir le terrain. Ce serait laisser les anges de la mort triompher dans les Kivu et partout où l’action publique manque.

On accuse les rebelles ougandais ADF de massacrer des civils à Beni, et aujourd’hui de tuer onusiens et soldats congolais. Nul ne le sait exactement, on échoue à nous montrer les preuves. Alors, il faut qu’on nous dise clairement qui tue.


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