Il y a un temps pour toute chose. Un temps pour commettre des crimes et des atrocités, un temps pour jouir de l’impunité et un temps pour répondre de ses actes. Roger Lumbala vient d’apprendre ce dicton à ses dépens. La justice finit toujours par reprendre ses droits.
Roger Lumbala arrêté en France pour des crimes commis en RDC, c’est une bonne nouvelle pour la justice et les victimes. Ceci nous permet de tirer une leçon : les auteurs des crimes peuvent se cacher longtemps et s’en sortir, mais pas pour toujours.
Roger Lumbala est l’un des seigneurs de guerres qui ont fait la loi dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est cité dans le Rapport Mapping dans des massacres, viols et actes de cannibalisme attribués à son mouvement rebelle RCD-N entre 2000 et 2003. Il est aussi celui qui a tenté d’implanter la rébellion du colonel John Tshibangu en 2012 en territoire de Miabi au Kasaï-Oriental, sa province d’origine. Il a ensuite rejoint une autre rébellion, notamment le M23 dans l’est du pays, avant de soutenir finalement Joseph Kabila en 2017.
L’Est, le terrain fertile des chefs rebelles
De toute la République démocratique du Congo, la partie Est du pays a vu se commettre des crimes indicibles. Des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité. Les auteurs de ces crimes sont longtemps restés impunis. Curieusement, beaucoup parmi eux ont même été promus à de hautes fonctions dans l’armée, la police, au gouvernement et dans d’autres postes de l’appareil de l’Etat congolais. Roger Lumbala a été tour à tour ministre du Commerce extérieur et député élu de la circonscription de Mbujimayi. Que pouvait ressentir une victime en voyant son bourreau investi comme ministre ou député ?
Si les seigneurs de guerres comme Thomas Lubanga, Germain Katanga, Matthieu Ngudjolo, etc., ont fait face à la justice, Roger Lumbala ne pouvait échapper indéfiniment. Les activistes des droits de l’homme se sont réjouis de son arrestation en France. En RDC, non sans ironie, Jean-Claude Katende a tweeté ces propos : « Si votre nom est dans le Rapport Mapping, je vous prie de préparer déjà vos valises. Ça commence ! »
Oui, il faut que les auteurs des crimes répondent de leurs actes. Roger Lumbala n’est ni le premier ni le dernier. Plusieurs autres criminels circulent toujours librement en RDC.