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La semaine congolaise des héros : Laurent-Désiré Kabila et Rossy Mukendi célébrés ?

Deux héros, sans doute diversement célébrés en RDC, la semaine dernière. Laurent-Désiré Kabila, le tombeur du dictateur Mobutu. 21 ans après, les espoirs semblent déchanter dans un Congo qui tâtonne entre alternance et statu quo. Ensuite un citoyen ordinaire, victime de ce processus d’alternance : Rossy Mukendi tué en février dernier lors d’une manifestation anti Kabila. Il est devenu ainsi un « héros » pour les militants.

 

Les commentaires des médias ne laissent aucun doute là-dessus : deux décennies après la chute du dictateur Mobutu, le bilan ne contente guère. « 21 ans après l’avènement de l’AFDL : Les Congolais attendent toujours une vraie libération », écrit La Tempête des Tropiques, journal de Kinshasa. L’instauration d’un régime « véritablement démocratique » au Congo, « par ces soi-disant libérateurs ». Entendez Laurent-Désiré Kabila et ses troupes, écrit le média, n’aura été qu’« une illusion ». Il explique : « Car, 21 ans après le renversement du régime de Mobutu, les Congolais croupissent toujours dans la dictature et la misère noire. »

« 21 ans d’espoirs déçus ! », s’exclame Le Phare, quotidien de la capitale congolaise. Il n’y va pas par quatre chemins dans son analyse de l’après Mobutu. « Les espoirs soulevés par ce qui apparaissait comme la fin d’un régime dictatorial sont vite tombés dans le brouhaha de l’histoire », commente le média kinois.

Mais ce que voit Le Phare, c’est plutôt « un plongeon vers une nouvelle dictature caractérisée par des arrestations arbitraires, un multipartisme sélectif, des interdictions des manifestations publiques, des emprisonnements des opposants sans jugements ou forcés à l’exil, la fermeture des médias et l’absence des libertés d’expression. »

Mais pour Jean-Pierre Kambila, un des conseillers du président Joseph Kabila, celui-ci « pérennise les acquis de la souveraineté légués par Mzee », son prédécesseur Laurent-Désiré Kabila, écrit Forum des AS. Le conseiller l’a dit au cours d’une conférence de presse, le 17 mai, date de la célébration de ce qui a été retenu comme une révolution congolaise. « La révolution du 17 mai 1997 visait trois objectifs, à savoir, mettre fin à la dictature, démocratiser et reconstruire le pays. Bref asseoir la souveraineté du pays. Ces trois objectifs demeurent encore d’actualité », écrit le média.

Le « héros » Rossy Mukendi enterré 3 mois après son assassinat

« Kinshasa pleure son ‘’héros’’, Rossy Mukendi », titre Politico, la veille des obsèques du militant citoyen devenu symbole de la contestation anti-Kabila après sa mort. Vendredi, sa dépouille a pu « finalement », insiste le média, quitter la morgue où elle a été retenue plus de deux mois durant. L’opposition était à la messe en mémoire de Rossy, à la Cathédrale Notre Dame du Congo, en présence de l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Monsengwo et de nombreux opposants politiques, rapporte le site Actualité. Le média titre, dans un autre article, sur ces adieux de l’enfant du défunt, enfant d’une dizaine d’années : « Aujourd’hui je me sens homme et responsable pour poursuivre ton combat. »

TV5  pour sa part, propose une série de commentaires des Congolais sur la mort de Rossy Tshimanga. On peut y lire celui de la militante Marie Joëlle Essimo, coordinatrice principale du mouvement citoyen ECCHA. Elle déclare : « Avec le corps de Rossy à côté, nous avons pu démontrer que la politique de la terreur a échoué dans le passé et continue d’échouer aussi au Congo. »

 


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