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Stop au partage d’images violentes sur les réseaux sociaux !

Le partage de photos en tous genres n’est devenu qu’un simple jeu de clic sur les réseaux sociaux. Rares sont les internautes qui osent mesurer les conséquences des contenus qu’ils exposent à la vue du grand public. La censure d’images passe pour le cadet de leurs soucis en RDC.

L’usage de nouvelles technologies et des réseaux sociaux fait désormais partie de notre quotidien. Hélas, la diversité et la quantité de données partagées sur les réseaux sociaux sont devenues incontrôlables. Sur les réseaux sociaux, on a le droit de tout publier ou presque : textes, sons ou images. Ces images peuvent être de joie, de paix, de bonheur, donc positives, ou à l’inverse, de haine, de guerre, de nudité, ou de violence. Les utilisateurs s’adonnent à des partages instantanés des images sur tous les sujets, sans s’inquiéter des conséquences de leurs publications.

Tourner sept fois l’image dans sa tête  avant de la partager

La diffusion des images de violences sur les réseaux sociaux en RDC, puisque c’est à cela que je m’attaque, est devenu un sport national. On se souviendra de l’explosion de cette pratique avec les tragiques événements autour de Beni ces dernières années. La toile se voyait inondée d’images ensanglantées, de massacres des innocents insupportables à regarder.

Aujourd’hui, c’est devenu une habitude qu’après un drame, les Congolais projettent des photos des personnes décapitées à la machette, des corps abusés d’enfants et de femmes, des cadavres dans un état indescriptible. Ces images n’arrêtent pas de circuler sur Facebook ou dans des groupes WhatsApp. Ce que l’on ignore c’est que c’est doublement tuer les victimes que de partager leurs images dans cet état. C’est même faire autant que le bourreau qui les a tuées à la machette.

Un adage biblique ne dit-il pas de tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler ? Je crois qu’il faut faire de même avec les images que nous recevons sur les réseaux sociaux. Il faut surtout se mettre à la place de la victime, ou de sa famille, et se  poser de simples questions telles que : à quoi pourrait contribuer cette image que je partage ? Même sans utiliser d’images choquantes, ne puis-je pas parler ou dénoncer le drame ? Si j’étais la victime, aurais-je pu accepter que l’image de mon cadavre soit ainsi partagée sur les réseaux sociaux ?

Se réjouir d’images de violences dont on a été victime ?

Si un individu traumatisé, qui a vécu ce genre d’atrocités à Beni ou ailleurs, tombe sur ce genre de posts, cela ne va-t-il pas le replonger tout d’un coup dans ce qui a été la page la plus horrible de son histoire ? Imaginez une femme enceinte qui revoit les photos de viol et d’atrocités dont elle a été victime !

On peut comprendre que derrière ces publications « trop audacieuses » se cache peut-être un honnête souci d’informer. Mais si les réseaux sociaux n’arrivent pas à censurer ces images insupportables, peut-être que les utilisateurs devraient sérieusement prendre conscience et penser à l’autocensure. Une personne qui se refuse à publier ces images, brise la chaîne de transmission, épargnant ainsi des milliers de personnes.

 

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