Il n’aura fallu que 24 heures à Félix Tshisekedi pour retirer sa signature de l’accord qui a désigné Martin Fayulu comme le candidat unique de l’opposition. L’homme n’a pas su résister aux pressions de ce qu’il appelle « ma base ».
Le 12 novembre 2018 à Genève, tout heureux de son acte, Felix déclare : « Moi je vote pour le changement, et le changement aujourd’hui c’est Fayulu. » C’était sans compter avec l’intransigeance des militants de l’UDPS, le parti qu’il préside. Très tôt le matin à Kinshasa, devant le siège de l’UDPS, les militants communément appelés « combattants » se rassemblent pour protester contre cette décision. Des pneus sont brulés et quelques affiches à l’effigie de Félix brulées. « Il est allé se faire influencer par les candidats exclus du processus. L’accord qu’ils ont signé ne nous engage pas. Nous allons voter pour lui et pas pour quelqu’un d’autre », déclare un motard « wewa ».
Après eux, c’est au tour des personnalités du parti de hausser le ton. Le directeur adjoint de cabinet de Félix, Peter Kazadi tweete : « Je n’ai pas sacrifié ma jeunesse pour subir la dictature d’un petit nombre. Je reste attaché à la résolution du congrès de l’UDPS désignant @fatshi13 comme candidat président. » De son coté, Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti, n’y va pas par quatre chemins. Sortant d’une réunion extraordinaire du parti sur cette question, il fait une déclaration exigeant du président de l’UDPS de « retirer endéans 48 heures, sa signature du communiqué final signé à Genève ». Avant de lui demander de « vite rentrer au pays pour la campagne électorale ». 48 heures c’était trop demander à Felix, car en quelques heures seulement il s’est senti obligé de revenir sur sa décision pour se conformer aux exigences de « la base ». Vital Kamerhe lui a emboîté le pas un peu plus tard.
Ce coup de théâtre laisse tout de même plusieurs interrogations. N’avaient-ils pas consulté leurs bases respectives avant d’aller se réunir à Genève ? Pendant que l’opposition se perd dans les egos de ses leaders, la date de la campagne électorale approche et le FCC – la plateforme électorale de Kabila – affûte bien ses armes. Comme l’a dit Michelle Obama dans American Grown : « On ne peut pas prendre des décisions fondées sur la peur et l’appréhension de ce qui pourrait arriver. » Qui décide réellement à l’UDPS ?
Les opposants congolais ont manifesté leur immature ,à la classe politique congolaise
Quand on appuye avec insistance sur un bouton, c’est peut être parce qu’il a une lettre qu’on préfère écrire, pour une raison ou une autre.