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#WazaKesho : les riverains des aires protégées devraient s’impliquer

L’implication des populations riveraines dans la préservation des aires protégées pose problème en RDC. Dans ce pays que l’on décrit comme « scandale géologique », certains ne comprennent pas qu’il y ait des endroits interdits d’accès. Ils pensent avoir le droit d’entrer dans les espaces protégés pour y exploiter des minerais et d’autres ressources naturelles.

A Kambove, une collectivité à 147 kilomètres au nord-ouest de Lubumbashi dans le Haut-Katanga, les tentatives d’exploitation des ressources minières ont affecté aujourd’hui même le parc Upemba.

Les mines plutôt que les champs

L’exploitation minière étant un « piège à la pauvreté » n’a fait que mener à la rupture de l’organisation sociale traditionnelle, à cause notamment de l’effondrement de l’exploitation agricole et son modèle économique qui entretenait pourtant les populations locales. Les mines, naturellement, font rêver des gains faciles et rapides.

On oublie curieusement les risques que des jeunes de la collectivité encourent en restant exposés à des accidents et aux violences entre exploitants artisanaux et industriels, des violences courantes dans les mines.

On ne tient pas compte non plus du fait que les aires protégées sont une chance pour que des minerais qu’elles renferment ne soient pas exploités aujourd’hui. Une chance donc pour la postérité qui viendra en jouir, quand des gisements miniers seront peut-être épuisés partout où ils sont exploités, ne laissant que des trous et des galeries souterraines dangereuses.

Ressources épuisables vs ressources renouvelables !

Si les gens ne peuvent pas cultiver sur de bonnes terres comme celles des espaces protégés, il faudra s’attendre à des conflits. Puisque, privés de richesses immédiates que représentent les mines, et même de l’agriculture qui symbolise la vie pour les paysans, les populations semblent condamnées à la pauvreté. Dans ce cas, protéger des espaces semble n’avoir aucun sens. On fait quoi alors ?

Cela relèverait d’une mission impossible que d’interdire à une population désœuvrée, affamée, qui se bat pour sa survie, d’exploiter les ressources présentes dans son environnement. Il faudra se préparer à gérer sans relâche des conflits parfois violents. Mais, comme il s’agit des ressources épuisables ayant un impact environnemental que chacun peut vite évaluer (accidents, maladies, désillusion sur une richesse rapide qu’on espérait…), il est important que les populations locales soient impliquées dans le processus de protection de la nature.

Gérer les aires protégées ensemble

Le premier pas consiste à faire une nette distinction entre les ressources épuisables et celles renouvelables. Il n’existe plus de gazelles et d’antilopes dans nos villages comme à l’époque de nos grands-parents. La raison est connue : on les a beaucoup chassées et elles ont disparu. Même les animaux des parcs peuvent aussi disparaître, et on arriverait alors à une génération où il faudra aller dans les pays voisins ou lointains pour regarder les animaux.

Voilà pourquoi une gestion transparente et commune des ressources s’impose. Ici, les minerais et les aires protégées sont concernées. Cela veut dire que les ressources devraient appartenir à tous et non à un seul groupe d’individus, les politiciens comme c’est le cas aujourd’hui. Ce qui permettra une exploitation paisible et durable.

Partager !

Nous ne le dirons jamais assez : la gestion collective des ressources au sein d’une communauté, est un gage de paix et de bonne gestion des aires protégées. Il s’agit-là d’une manière de gérer « les communs » (ressources minières et aires protégées) par la volonté de mettre la communauté au centre du processus de création des règles. C’est pour préserver et pérenniser les ressources, avec pour chacun la garantie sur la possibilité et le droit de les utiliser.

En conclusion, nous pensons que la préservation des aires protégées de Kambove passe par l’inclusion de chaque membre de la communauté dans le processus de prise de décision sur la gestion des ressources minières et leur impact sur l’environnement.

C’est peut-être cela qu’on appelle « modèle de gestion participative » ! Je pense qu’il appartient à chaque Congolais d’exiger du gouvernement et de lui-même que les parcs et autres espaces protégés soient plus que jamais mieux gérés aujourd’hui. Nous devrions nous y investir tous !

 

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