Parmi les griefs des détracteurs de Félix Tshisekedi figure la hausse des prix de plusieurs denrées de première nécessité. En sillonnant le web congolais, des internautes ne cessent de se plaindre sur la cherté de la vie depuis le départ de Joseph Kabila.
Ainsi dans une vidéo partagée en premier sur Twitter, ce sont les professionnelles du sexe qui lancent les premières les hostilités.
Sur Facebook, un mouvement se présentant comme un regroupement d’associations citoyennes enfonce le clou et publie une liste des prix de première nécessité. Il les compare à ceux en vigueur à l’époque de Joseph Kabila.
Cette situation est observée dans tout le pays, en réalité. Elle a exacerbé les tensions, il faut le reconnaître, notamment au Katanga. Région congolaise où les clivages entre les partisans de Félix Tshisekedi et ceux d’anciens cadres du FCC de Joseph Kabila sont montés d’un cran.
C’est depuis l’apparition du coronavirus et la très impopulaire décision du confinement à laquelle a suivi la dissolution de la coalition FCC-Cach. Depuis, la détérioration du quotidien des Katangais est mise sur le dos du parti présidentiel et sert de prétexte pour des appels à la sécession de la province ou à l’expulsion des Kasaïens, l’ethnie du président de la République.
Des données tronquées
C’est ce qui ressort du comparatif des prix fait par le Mouvement des jeunes consciencieux pour l’émergence du Congo. En recoupant les données avec ceux de l’indice des prix de la cellule d’analyse des indicateurs du développement, une structure pilotée par le ministère du Plan, certains prix indiqués ne correspondent pas à ceux en vigueur en 2018.
De plus, la fermeture de la frontière avec la Zambie pendant le confinement en 2020 a asphyxié l’approvisionnement de Lubumbashi pour certaines denrées comme le maïs. Une situation récurrente depuis des années, et que la Covid-19 est venue amplifier avec une baisse de la production suite au confinement.
Dès le début de la pandémie, les Congolais étaient prévenus des conséquences économiques qu’aurait la Covid19. Mais pour une population qui à 58% ne croit plus en la dangerosité du coronavirus selon un sondage réalisé dans six provinces, ces hausses ne se justifient donc pas.
Faute de production locale suffisante, le pays importe l’essentiel de ses biens et services. Un ralentissement de l’économie en Zambie et en Asie, ne pouvait qu’avoir des conséquences sur une économie sous perfusion depuis plus d’une décennie. Spécialement dans une ville comme Lubumbashi qui importe jusqu’à la tomate et au piment de la Zambie voisine. Bien plus, chaque weekend, des Lushois traversent la frontière à Kasumbalesa pour se payer de la viande fraîche de l’autre côté. Si la frontière vient à être fermée, c’est donc un drame.
Dès lors, contrairement aux partisans de l’ancien président Joseph Kabila qui clament que ce dernier avait laissé plus d’un milliard de dollars de réserves de change dilapidés par Tshisekedi (le montant exact étant de 931 millions) et qui auraient selon eux, permis de stabiliser la situation économique, c’est la production, rien que la production ainsi que la diversification de l’économie qui permettront à la RDC de ne plus subir la dictature des prix.
#Covid19NeNousDiviseraPas