Morts, conspiration, procès ou encore sport, le mois de février porte, au cours de notre histoire, des événements qui ont marqué nos 57 ans d’indépendance. Le le 9 février 2001, soit trois semaines après la mort de Mzee, une commission d’enquête internationale sur ce meurtre était mise en place. En 2016 récemment la RDC remportait également le CHAN, mais, fait le plus marquant, en 2002, la Belgique s’excusait pour son rôle dans le meurtre de Emery Patrice Lumumba. Découvrez les faits de notre histoire qui se sont déroulés entre le 5 et le 11 février d’une certaine année avec notre chroniqueur Benjamin Babunga.
Le 5 février 1966, la RDC rétablit officiellement ses relations diplomatiques avec le Burundi
En 1964, suite à l’implantation d’un camp d’entraînement des rebelles congolais à Lubarika, dans la plaine de la Ruzizi, avec comme base-arrière la province de Cibitoke au Burundi, la République démocratique du Congo décida de rompre ses relations diplomatiques avec le Burundi. Les armes destinées aux rebelles congolais débarquaient à Dar-es-Salaam en provenance de Chine, et étaient ensuite transportées par train à Kigoma, puis envoyées par bateau à Bujumbura, d’où elles prenaient la route pour Uvira. Ne pouvant pas « tolérer » ce soutien affiché du Burundi à la rébellion congolaise, les autorités congolaises finirent par décider du gel des relations diplomatiques avec le Burundi. C’est seulement le 5 février 1966 que Monsieur Masumbuko, ministre de la Santé publique du Burundi, séjourna à Léopoldville et signa avec son homologue congolais Justin Bomboko un communiqué entérinant la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, ainsi que la répression des activités politiques des « réfugiés » congolais vivant au Burundi.
Le 6 février 2002, la Belgique présente ses excuses pour le rôle qu’elle a joué dans l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba
Ce jour-là, par la voix de son ministre des Affaires étrangères (Louis Michel), la Belgique présentait au peuple congolais ses « sincères regrets » pour le rôle qu’elle avait joué dans l’assassinat de Patrice Lumumba en janvier 1961. Par la même occasion, le gouvernement belge annonçait la création d’un Fonds Patrice Lumumba, doté de plus de 3 millions de dollars, ce fonds avait pour but d’aider au développement de la RDC en finançant des projets destinés à la prévention des conflits et à la formation de la jeunesse.
7 février 2006, Joseph Kabila est investi candidat du PPRD à l’élection présidentielle
Plus de 4000 membres du PPRD, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, étaient réunis ce jour-là en congrès. Le but était d’investir un candidat président de la République pour le compte du parti. Sans surprise c’est l’initiateur du PPRD, Joseph Kabila, qui fut choisi unanimement. Il surprit tout le monde sept mois après, en septembre, en se présentant comme candidat « indépendant » à la présidentielle de 2006 qu’il remporta au second tour.
Le 8 février 2016, retour des Léopards (locaux) à Kinshasa après avoir remporté la coupe du CHAN 2016 à Kigali
Les locaux de l’équipe nationale de la RDC (les Léopards) rentraient à Kinshasa ce jour-là, après s’être imposés 3-0 face au Mali. La finale du CHAN s’était jouée à Kigali, au Rwanda. A leur retour à Kinshasa, les Léopards – joueurs, membres du staff technique et officiels – furent reçus par le président Joseph Kabila, qui procéda à la remise, à titre symbolique, des clés de contact des jeeps de marque Prado au capitaine, à leur entraîneur, au ministre Denis Kambayi, à Constant Omari (président de la Fecofa), à son vice-président (Donatien Tshimanga). Dans les semaines qui suivirent, les 23 joueurs, les membres du staff technique et autres officiels reçurent chacun une jeep.
Le 9 février 2001, mise en place d’une commission d’enquête internationale sur la mort de Laurent-Désiré Kabila
C’était trois semaines après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Le nouveau chef de l’Etat (Joseph Kabila) signait alors un décret instituant cette commission d’enquête dont la présidence fut confiée à monsieur Luhonge Kabinda Ngoy, procureur général de la République à l’époque. La commission, composée de membres de pays alliés à Kinshasa (Zimbabwe, Angola, Namibie), travailla pendant environ 3 mois avant de rendre ses conclusions le 23 mai de la même année. « L’assassinat de Laurent-Désiré Kabila n’est pas un acte isolé. Il fait partie d’un coup d’Etat préparé. L’Ouganda, le Rwanda et le RCD-Goma ont travaillé ensemble », avait fait savoir le procureur général de la République. Des conclusions qui ont bien entendu été rejetées avec force par les pays concernés.
Le 10 février 1995, décès de Adrien Mombele « Stervos Niarcos », le « pape de la sape »
Ce jour-là, Stervos Niarcos décède à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, alors qu’il était incarcéré à la prison française de Fresnes pour trafic de drogue. Il s’appelait Adrien Mombele N’gantshie, avant de se faire baptiser « Stervos Niarcos Mukaravia Eddie-Barra Niarka Kouroubio, Papa na Mathy Gianni Versace ». Niarcos aimait bien les habits coûteux (des vestes Jitrois, des pantalons Issey Miyake, des pompes Weston, etc) et les voitures hors-séries. Il est l’un de plus influents ambassadeurs de la sapologie.
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