S’il y a un autre terrain sur lequel se joue la campagne électorale, c’est bien celui de l’internet. Théâtre de clashs entre sympathisants des différentes tendances politiques et de propagation de fausses rumeurs, la campagne électorale aura été fortement disputée en ligne, notamment sur les réseaux sociaux. Qui sont ces politiciens qui galvanisent les internautes ?
Ça peut vous surprendre, mais le politicien congolais le plus populaire sur Internet n’est pas celui auquel beaucoup semblent s’attendre. Il s’agit plutôt d’une femme : Francine Muyumba. Présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse, cette jeune juriste membre du Front Commun pour le Congo est la personnalité engagée en politique qui dispose de la plus grande assise sur les réseaux sociaux, avec plus d’un million de fans au 30 novembre 2018 en audience cumulée sur Facebook, Twitter et Instagram. Une position qui fait d’elle, la huitième personnalité congolaise la plus « likée » sur les réseaux sociaux. Une suprématie sans partage sur Facebook où elle est première avec 715 344 fans, quatrième sur Twitter derrière Moise Katumbi (491 563), Olivier Kamitatu (323 508) et Martin Fayulu (310 968). Elle devance tout le monde sur Instagram avec 74 419 fans.
Politiciens numériquement engagés
Sur Twitter, au-delà du nombre de fans, les commentaires suscités au sujet des candidats à la présidentielle ou à la députation sont également un excellent moyen de mesurer leur notoriété numérique. Sur Twitter, le hashtag #Mafa et #MartinFayulu sont ceux utilisés pour désigner la coalition Lamuka qui soutient la candidature de Martin Fayulu. Quand à #Fatshivit, il désigne celui du duo Tshisekedi-Kamerhe. Et #ERS pour désigner Emmanuel Shadary.
Fatshivit a été repris dans 273 posts par 118 utilisateurs et a suscité 892 commentaires, retweets ou likes et ont été vus par 1 113 194 personnes ces derniers jours (jusqu’au 15 décembre). #ERS a été repris dans 200 posts par 155 utilisateurs et a suscité 236 commentaires, retweet ou likes sur la même période. #Mafa a par contre été repris dans 200 posts par 150 utilisateurs et a suscité 386 engagements sur la même période. (Source Keyhole).
Les cinq influenceurs les plus en vue pour Martin Fayulu sur Twitter sont : Olivier Kamitatu, Robert Mambu, Nsai Monsemvula, le site Cas-info et Gloria Ndjili dont les tweets concernant Martin Fayulu ont été vus par 1 261 990 personnes (jusqu’au 15 décembre). Du côté de Félix Tshisekedi, ce sont Michée Mulumba, Jackson Mukunda, Billy Kaniam, le site Voice of Congo et Cap pour le changement qui sont les cinq plus grands influenceurs et dont les tweets ont été vus par 853 592 personnes. Du côté de Ramazani Shadary, il s’agit de Matthieu Kayoka, Paul Ramazani Jiba, Bona Gata, Carol Kabeya Kabuika et Mamy Kanku, dont les tweets ont été vus par 355 843 personnes.
Popularité sur Facebook
Sur Facebook, Félix Tshisekedi dispose d’une grande base de fan (74 087) mais seulement 0.31% d’entre eux interagissent avec ses publications. Martin Fayulu de son côté a un engagement plus important avec 54% de ces 53 421 fans qui se sont exprimés sur ses publications, ce qui représente le plus grand engagement politique Facebook d’un candidat à la présidentielle ces sept derniers jours.
Ce qu’il faudra retenir de tous ces chiffres, est que la coalition portée par Martin Fayulu a sérieusement investi dans le digital pour cette campagne en sponsorisant les publications sur Twitter et Facebook et en investissant dans d’autres plateformes comme Google avec des encarts visibles sur certaines vidéo Youtube.
Du côté de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe par contre, l’heure en est encore au bouche à oreille. Une situation qui est entravée par le changement de l’algorithme de Facebook, qui ne permet pas à leurs publications d’être vues en priorité sans financements. Sur Twitter, seul 28% des internautes interagissant autour de Félix Tshisekedi sont originaires de la RDC
Emmanuel Shadary bute quant à lui contre un problème de stratégie dans le digital. Avec 4 à 5 pages ouvertes en son nom et dont la mise à jour n’est pas régulière (la dernière datant du 8 novembre), sa campagne digitale semble avoir plus de viralité sur WhatsApp. Une portée très limitée également sur Twitter où il est la cible de faux comptes le vilipendant chaque jour.