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[Revue de presse] Beaucoup de Congolais réclament l’expulsion de Vincent Karega

En RDC, la colère est montée d’un cran la semaine dernière contre l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa, Vincent Karega. Pour des propos considérés comme minimisant le massacre de Kasika (Sud-Kivu) dans lequel la responsabilité de son pays est évoquée, des Congolais exigent qu’il soit expulsé de la RDC.

« #ExpulsezVincentKarega !  », s’exclame Politico, en titrant sur un hashtag lancé sur Twitter par les indignés. « Tous les journalistes de Politico.cd et Politico Magazine », écrit le média, joignent leurs voix aux forces vives de la nation pour « réclamer l’expulsion immédiate de ce monsieur », Vincent Karega.

Mémoire des Congolais « souillée »

Le motif, Politico, ne le cache pas : l’ambassadeur rwandais Vincent Karega « a manifestement souillé la mémoire de nos compatriotes massacrés froidement par les armées de son pays », écrit le média. Et d’interpeller, en plus, le président Félix Tshisekedi pour qu’il écoute la voix de son peuple et prenne « cette décision juste qui s’impose, dans le but de préserver les mémoires de nos martyrs ».

Le 4 septembre, explique pour sa part Cas-info, les militants de la Lucha et de Filimbi, mais aussi d’autres mouvements citoyens, ont foulé aux pieds la mesure d’interdiction de sit-in prise par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Ils ont pris position dans les environs de l’ambassade du Rwanda en RDC. Objectif : « Exiger l’expulsion immédiate de l’ambassadeur rwandais, accrédité en RDC, Vincent Karega. »

Le « Rapport Mapping » sur les crimes graves entre 1993 et 2003

« Calomnie, narratif simpliste, le tweet de Vincent Karega sur le massacre de Kasika occupe encore l’actualité en RDC. L’affaire a même connu son rebondissement lorsque l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa disait se remettre à la Convention de Vienne pour son expulsion du pays », résume le magazine Congo Durable.

Et en pleine controverse partie ainsi de son tweet, le diplomate rwandais a donné une interview, le 28 août à Jeune Afrique, où il « a jeté un gros pavé dans la mare », note La Prospérité. Pour lui, le « Rapport du Projet Mapping » qui recense les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, est un draft. En français facile, commente le média, « un brouillon, une ébauche de document. En droit, il n’a aucune valeur juridique, ni judiciaire… »

Or, de nombreux Congolais, le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege notamment, poussent justement en faveur d’une « justice transitionnelle » dans le cadre de ce rapport qui évoque notamment le massacre de Kasika.

La Prospérité poursuit, expliquant : « En appeler à l’ouverture d’un procès sur base de ce rapport signifie concrètement parler [ou] ouvrir une boîte de Pandore qu’on aura énormément de mal à refermer. On ne voit pas comment les personnes morales et physiques congolaises, étrangères et multinationales citées vont se taire alors que la ”mort” est à leur porte, sinon à leur portée, quand bien même les unes pourraient être déboutées, les autres acquittées, les autres encore condamnées ! »

La Prospérité croit qu’une telle perspective serait nuisible au président Tshisekedi, à son parti UDPS et à son allié FCC de Joseph Kabila. Puisqu’il se verrait privé de soutiens internes et externes, cités dans le « Mapping Report », ce qui le déstabiliserait.

 

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