Membre de la cour constitutionnelle lors du traitement des contentieux electoraux, Kinshasa, 2019, @HabariRDC
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Une Cour sortie de la constitutionnalité , un mariage impossible entre FCC et Cach ?

Semaine plus que mouvementée qui a vu se clôturer la session parlementaire de mars en RDC. Des députés de l’opposition ont perdu leurs sièges au profit des candidats de la majorité de l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila. Pendant ce temps, le Front commun pour le Congo de Kabila et le Cap pour le changement du président Felix Tshisekedi peinent à consolider leur coalition au sommet du pouvoir.

En début de la semaine, des militants de l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, ont protesté à Kinshasa et à Lubumbashi, contre un député du FCC qui avait critiqué le président de la République pour avoir pris deux ordonnances nommant des responsables de la Gécamines et de la SNCC. Samedi, rapporte Actualité.cd, les deux plateformes ont appelé leurs militants au « respect mutuel ».

Cellule de crise FCC-Cach

Une cellule de crise mixte, entre les deux regroupements politiques respectivement vainqueurs des législatives et de la présidentielle, (FCC et Cach), a même été initiée en vue de « désamorcer la crise », écrit Cas-Info. Ce média explique que durant trois jours, la ville de Kinshasa a été « le théâtre de manifestations des jeunes se réclamant de l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi. Ils protestent contre des propos que certains députés du front kabiliste auraient tenus à l’encontre du chef de l’État ». Ça commence mal, fait observer le journal La Prospérité.

Les propos qui ont mis le feu aux poudres sont du député Charles Naweji du FCC. Il ne s’était en effet pas empêché de qualifier d’« inconsciente » la signature par le chef de l’État de deux ordonnances nommant de nouveaux dirigeants à la tête de la Gécamines et de la SNCC. Ce qui a provoqué la colère des « combattants » de l’UDPS, explique Cas-Infos dans une autre information. Charles Naweji regrette ses propos, titre pour sa part Actualité.cd. « Je ne peux qu’implorer le pardon du chef de l’Etat et solliciter la clémence du peuple », s’est excusé le député.

Une cour sortie de la constitutionnalité

L’autre dossier qui mobilise les journaux, c’est sans doute les arrêts de la Cour constitutionnelle de la RDC qui a invalidé 33 mandats de députés dont 23 sont de la coalition des opposants Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Martin Fayulu. La particularité, c’est qu’ils ont été remplacés par des candidats du FCC.

« Les mieux élus se font remplacer par les non-élus », déplore le député Jacques Djoli du parti de Jean-Pierre Bemba, titre Radio Okapi. Candidat malheureux qui n’a pas accepté sa défaite à la dernière présidentielle, Fayulu a appelé à des manifestations à Kinshasa le lundi 17 juin. « Ensemble pour le changement de Katumbi opposé à ces invalidations et soutien les actions de rue de Fayulu », écrit Politico. A travers l’invalidation des députés de l’opposition, écrit Actualite.cd, Ensemble pour le changement soupçonne « un positionnement du FCC pour réviser la constitution » à sa guise, sous l’influence, selon le député Ewanga, de Joseph Kabila. Pour sa part, Le Potentiel décrit « un mariage qui fâche ! », celui qui unit le Cach et le FCC.

Dans un communiqué conjoint, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et le Canada déplorent des decisions de la Cour constitutionnelle au delà du délai légal, et qui ont pour conséquence, d’attiser les tensions.

 

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