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500 dollars pour la dot c’est beaucoup !

En RDC, le montant à payer pour la dot en vue d’un mariage devient de plus en plus exorbitant, et ce, dans quasiment toutes les tribus. Pour empêcher les abus, le député Daniel Mbau annonce qu’il va bientôt déposer à l’Assemblée nationale, une proposition de loi fixant la dot à 500 $ en milieu urbain, et 200 $ en milieu rural. Mais pour Glodi, un agent de l’Etat, 500 $ c’est toujours beaucoup. Il s’explique à travers ma plume.

De prime abord, je dois rappeler que, l’article 361 du code de la famille rend obligatoire la remise de la dot aux parents de la future épouse avant la célébration du mariage. Quant à la consistance et au montant de la dot, l’article 362 du code laisse le libre choix aux différentes familles. Mais, est-ce une bonne chose ?

A en croire Glodi, fonctionnaire et célibataire en âge de se marier, les choses ne devraient pas se passer ainsi. Voici ses arguments.

Abolir l’exigence de l’argent et revenir aux noix de cola (Makasu)

Je discutais avec Glodi sur l’importance ou non de la proposition de loi portant modification du code de la famille, particulièrement, concernant la fixation du prix de la dot par l’Etat. Mais, d’un air très sérieux, il m’a dit : « Tu sais, même 500 dollars c’est toujours beaucoup d’argent. Autrefois, nos parents se mariaient moyennant les noix de cola, et cela était mieux qu’aujourd’hui. »

Selon Glodi, cette histoire d’argent comme dot est venue avec l’évolution négative de la mentalité africaine. Il s’insurge contre la manière dont les choses se passent aujourd’hui. « La dot doit être symbolique, mais nos familles en ont fait une occasion de s’enrichir. Si c’est un geste symbolique, alors les makasu suffisent pour une dot. », soutient-il.

Que les deux familles réunissent plutôt une somme d’argent à remettre aux nouveaux mariés !

En effet, réunir la somme exorbitante de la dot et ajouter à cela les biens en nature devant accompagner l’enveloppe de la dot, ne permettent pas aux jeunes Congolais de s’engager facilement dans le mariage. A côté de tout ça, il faut également avoir un autre budget pour l’organisation de la fête. Cette pratique constitue un frein pour les jeunes qui désirent se marier.

Pour Glodi, plutôt que de payer la dot au bénéfice des parents de l’épouse, les deux familles devraient plutôt réunir une bonne somme d’argent et des biens à remettre aux jeunes mariés, pour leur permettre de bien commencer leur nouvelle vie. Et Glodi de conclure : « Sérieusement, donner sa fille en mariage sans rien demander, où est le mal ? La simple bénédiction des parents suffit ! »

Donc, les parents de la future épouse devraient savoir que la dot n’est pas le prix de vente de leur fille, pour fixer le montant proportionnellement aux études faites par elle. Car, même si elle est mariée, la fille restera toujours leur enfant.

 

*Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse.  Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence suédoise de développement international (ASDI), de l’USAID, du gouvernement suédois et du gouvernement des États-Unis.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. C’est très intéressant que de se pencher sur un thème aussi chaud que celui-là.
    J’ai aussi publié une Nouvelle à ce sujet. Elle porte le titre de « La dot de Nzalamingi », apparue aux éditions Sépia de France. Pour plus de renseignements, contactez moi Inbox. Mail: [email protected]