Parlons aujourd’hui du chanteur Infrappa de Lubumbashi. Il qualifie de mensonges beaucoup d’affirmations et de promesses des politiciens congolais. Il évoque Félix Tshisekedi, Jacques Kyabula du Haut-Katanga, Fify Masuka du Lualaba et d’autres encore. Dans sa chanson, l’artiste Infrappa n’y va pas de main morte pour dénoncer un Congo qui ne change pas malgré les promesses des dirigeants.
C’est une chanson de sa série « Révolte », entamée depuis pratiquement la fin de l’année 2020. Seulement, avec Bongo mutupu, ( Pur mensonge, en français), Infrappa mène des « attaques » ciblées.
Le niveau de l’art est plaisant. Il y a surtout le choix des mots et des images mentales que ces mots permettent de construire. L’auteur se montre d’une remarquable créativité.
Infrastructures, eau, électricité
Dans cette chanson donc, il déclare mensonge l’affirmation que Lubumbashi s’est fortement amélioré sur le plan des infrastructures et que la sécurité des populations sous état de siège ou encore avec le concours de la Monusco, s’est améliorée en RDC. La situation du coronavirus et le couvre-feu ne sont pas oubliés, mais aussi la très controversée taxe RAM.
« Ils disent qu’ils ont réussi leur mandat [au pouvoir, NDLR], répondez-moi ! », commence-t-il. Et le chœur répond : « Pur mensonge ! » Il en sera ainsi durant les 4 minutes et 5 secondes de la chanson. Emploi, sécurité, eau électricité, urbanisation de la ville de Lubumbashi… le tout qualifié de « pur mensonge ! »
Enfin, Infrappa ne cache pas son intention politique. Il appelle la population à ne plus renouveller les mandats de tous ceux qui n’ont pas tenu leurs promesses. « Nous sommes avec eux, ‘collés-serrés’, jusqu’en 2023 », insiste-t-il en refrain.
Rendez-vous : 2023
Je l’ai dit dès l’entame de ce blog en trois parties : les trois chansons se croisent en une chose : elles parlent de révolte populaire, chaque artiste l’exprimant à sa manière.
Ces chansons donc visent à mobiliser la population dans un but électoral. Il s’agit d’une mobilisation à écarter les dirigeants qui ne travaillent pas à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Ce genre de chansons est un nouveau vent qui souffle sur la musique congolaise. Au cours des dernières luttes d’alternance au pouvoir, 2015-2018, on a noté que les musiciens congolais les plus en vue ont été et continuent malheureusement à être très absents.
Cette fois, l’engagement vient du monde du rap et de la jeunesse. Une génération d’artistes à laquelle appartiennent des activistes des mouvements pro-démocratie.