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Elections en RDC : ainsi nous avons enfin voté !

On retiendra de 2018 que les élections attendues depuis deux ans ont finalement été tenues. Ces élections faites avec la machine à voter, objet de toutes les discussions des derniers mois sur ce processus électoral. En tant que jeune, je suis heureux d’avoir voté ce 30 décembre 2018, j’espère que d’ici quelques jours je serai de cette génération de Congolais qui auront vécu la première alternance pacifique au pouvoir. Je vous raconte comment j’ai vécu cette journée d’un vote qui va rester historique dans mon pays.

Il est 8h30 à Goma ce dimanche 30 décembre. Reportées il y a une semaine, les élections vont finalement se tenir aujourd’hui. Je cherche si mon nom est affiché sur les listes des électeurs et, bingo ! Il  y est. J’ai vu beaucoup de personnes ne pas retrouver les leurs. C’est donc dans l’enceinte de l’institut Faraja que je vais voter pour le président de mon choix et les députés nationaux et provinciaux. Je me mets donc sur la file d’attente qui déjà est assez longue de si bonne heure.

J’avais des appréhensions sur cette fameuse machine à voter. Des cas de disfonctionnement étaient déjà déclarés dans deux bureaux de ce centre et plusieurs électeurs ont dû patienter longtemps avant que les machines ne soient réparées pour voter.  

Dehors, plusieurs témoins des candidats discutent. Ils ne comprennent pas qu’on ne leur donne tour à tour que 30 minutes pour observer comment les électeurs votent. Comment être témoins si l’on n’a eu accès à la salle de vote que pendant une demi-heure, s’interrogent-ils.

Des voix à vendre

A côté, un commerce insolite est déjà lancé dans la cour de l’école : des gens proposent d’échanger leurs voix contre de l’argent. Dans ma file d’attente, beaucoup de gens m’expriment leur impatience à voter. « Je vote pour la paix et le changement », me dit un électeur. Et celui d’à côté de renchérir : « Je viens pour voter utile. » Répétant ainsi ce conseil donné depuis des semaines aux électeurs pendant la campagne. C’était incroyable de constater tous ces jeunes majeurs et des personnes du troisième âge tous en attente d’exercer cet acte citoyen.

Après plusieurs dizaines de minutes d’attente, c’est mon tour de voter. L’agent de l’unité spéciale de Police des élections, me fait signe avec sa main d’entrer dans le bureau de vote. Un agent de la Céni revérifie mon nom sur la liste des électeurs et me remet un bulletin vierge de vote, à introduire dans la machine à voter. Enfin, j’y suis.

Remplir son devoir civique

Dans l’isoloir blanc tout neuf, je sélectionne mes candidats et j’imprime leurs données sur mon bulletin de vote grâce à la machine. J’ai glissé fièrement mon bulletin dans l’urne. Pour terminer l’opération, un agent de la Céni plonge mon auriculaire de la main gauche dans un récipient rempli d’encre indélébile. Vote fait en moins de deux minutes, devoir civique rempli.

Ces élections n’auront pas été parfaites avec les irrégularités constatées, des circonscriptions écartées. Malgré tout, c’était une expérience belle et exceptionnelle pour moi. Même si internet est coupé, accordons un peu de crédit à la Céni et attendons les résultats provisoires du 6 janvier.

#ElectionBitumbaTe

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Un titre plutôt frappant… Le contenu en dit malheureusement moins par rapport au titre. Merci quand même d’avoir raconté votre vote.