Funérailles d'Etienne Tshisekedi au stade des Martyrs de Kinshasa @Habari RDC-2019
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Etienne Tshisekedi le populaire, mais des funérailles controversées!

Des milliers de Congolais ont rendu hommage à l’opposant Etienne Tsisekedi avant son inhumation, samedi 1er juin 2019, à Kinshasa. Il a été proclamé « grand cordon dans l’ordre des héros nationaux » de la RDC. Voici les commentaires des médias.

« 4 présidents au stade des Martyrs », titre Radio Okapi. L’ancien Premier ministre Etienne Tshisekedi a reçu les hommages des chefs d’Etat et de nombreux représentants des chefs d’Etat. C’est le cas d’Edgar Lungu de la Zambie, Faustin-Archange Touadéra de la Centrafrique, Paul Kagamé du Rwanda et Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville. « Les présidents ougandais, guinéen, kenyan, sénégalais, malien, égyptien, russe, zimbabwéen, chinois et le roi du Maroc ont envoyé leurs représentants […] à Kinshasa », ajoute Radio Okapi.

« Etienne Tshisekedi admis au rang de grand cordon de l’ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba », titre pour sa part Politico.

Continuer la lutte d’Etienne Tshisekedi, le devoir de Félix

Pour sa part, Géopolis se veut plus solennel dans son hommage à Etienne Tshisekedi : « Le père de la démocratie congolaise », comme on peut le lire sur la photo d’illustration.

« Il avait de ses gestes ordinaires gagné le statut d’être un concept, une idée, une valeur, un mythe. Aujourd’hui, la nation lui restitue sa dimension véritable, alors qu’il avait toute sa vie vécu en homme simple et sans artifice. La République démocratique du Congo (RDC) ressent le besoin de l’honorer et de marquer cette différence entre les destins ordinaires et les grands destins. Etienne Tshisekedi aura seulement posé les germes d’une quête nationale en mettant à la disposition de la conscience collective deux idées-forces. La première qui est celle du combat pour l’État de droit », écrit Géopolis.

Ce combat, mieux cet idéal que d’aucuns reconnaissent à parfaire encore, a besoin de continuateurs. Samedi, l’archevêque catholique de Kinshasa, Mgr Ambongo, désignait le président Félix Tshisekedi comme le « Josué » qui doit prendre le relai de « Moïse ». « La saisissante métaphore biblique de Mgr Ambongo envers le président congolais », titre Cas-Info.

A Félix Tshisekedi de ne pas se compromettre

Dans son sermon, le prélat catholique a estimé que la lutte pour la démocratie, que le défunt Etienne a menée sans en jouir, mourant la veille d’une première alternance pacifique au pouvoir, doit être poursuivie par Félix Tshisekedi, premier président issu d’une alternance voulue démocratique.

« Il vous revient désormais comme Josué de parachever l’idéal socio-politique de votre illustre père », insiste Le Potentiel, en reprenant les propos de Mgr Ambongo adressés directement à Félix Tshisekedi. Le média insiste sur ce constat de l’archevêque selon lequel « l’illustre disparu est resté droit dans ses bottes, refusant toute compromission pour ne pas brader son pays, la RDC. Etre juste c’est renoncer à soi pour servir les autres ».

Les absents, et la controverse

Les sonorités du discours du prélat catholique semblent avoir été mesurées, étant donné la controverse post-électorale qui n’en finit pas encore. Actualite.cd titre ainsi sur « Martin Fayulu, Katumbi, Église protestante, Kabila … les grands absents aux funérailles de Tshisekedi ». Pourtant en coalition avec le fils du défunt, Félix Tshisekedi, l’ancien président Joseph Kabila (ainsi que sa famille) ne s’est pas laissé voir aux obsèques de son principal opposant. « Zoé Kabila, son frère cadet, a pris part aux obsèques en tant que gouverneur de la province du Tanganyika », écrit le média.

Également absent des funérailles, l’opposant Martin Fayulu qui conteste la légitimité de Félix Tshisekedi. L’entourage de Mafa évoque « officiellement des raisons « sécuritaires et protocolaires » », écrit Actualité.cd. Moïse Katumbi, ainsi que l’Eglise du Christ au Congo, « généralement invitée », précise le média, ne se sont pas présentés. Le premier est en Belgique, et la seconde fait entendre par des déclarations officieuses, qu’elle se voit mise à l’écart par le nouveau régime au profit des catholiques.

Mais l’autre controverse, c’est au sujet du décaissement de 2,5 millions de dollars américains pour faire construire « une statue de bronze monumentale », peut-on lire sur Deutsch Welle. Congo Libéré, pour sa part, rapporte des polémiques évoquant jusqu’à 32 millions de dollars mis en jeu pour rapatrier la dépouille de l’opposant historique.

 

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