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Félix Tshisekedi, le nouveau dictateur de la RDC ?

Le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, ainsi que d’autres forces politiques et sociales qui ont manifesté samedi à Kinshasa ne l’ont pas caché. Félix Tshisekedi endosse le constume de dictateur. Plus de secret dès lors : il succède valablement à d’autres dicteurs du Congo, y compris ceux que lui et son père d’opposant, Etienne, ont combattus.

Joseph Kabila, de sa ferme de Kingakati où il suit la nouvelle ébullition politique en RDC peut bien en rire. Son ancien pourfendeur subit aujourd’hui les mêmes accusations. Et il suffit de considérer les forces en présence.

Trois acteurs majeurs, et des musiciens                       

D’abord, l’Eglise catholique qui reste vent debout. Elle le dit au nouveau président, sans le qualifier de dictateur. Elle continue, en effet, de dénoncer le passage en force, selon elle, dans la désignation et l’installation du chef de la centrale électorale, Céni. Denis Kadima, pour les catholiques et les protestants qui l’ont rejeté, est trop proche du président Tshisekedi pour prétendre à organiser des élections qui soient différentes d’autres que la RDC a connues depuis 2006.

Ensuite, il y a l’opposition, comme celle que le président de la République a dressée contre ses prédécesseurs Kabila.s et à Mobutu (et c’est surtout son père Etienne qui l’a fait !). Pour Emmanuel Shadari, candidat malheureux à la dernière présidentielle, la RDC fait face à une dictature pire que celle de Mobutu. La comparaison est sans pitié, si l’on sait que Félix, fils d’Etienne Tshisekedi, sait ce que vaut le système Mobutu. Son père en a été plusieurs victimes, avec des emprisonnements et exils.

Il peut bien en rire, s’il considère dans les faits, qu’aujourd’hui même au cours de cette marche, il n’y a pas eu de tirs à bout portant et à balles réelles comme autrefois. Il sait ainsi que c’est une manière de parler propre à l’opposition. Il faut dramatiser! C’est la règle.

Une communication difficile

Mais justement, c’est à cela que tient tout le mal qu’une telle rhétorique peut faire. Sur le plan de la communication, en effet, cette formule peut bien faire mal en situation préélectorale courante. C’est d’autant plus qu’actuellement, le régime est sous pression populaire. En témoignent, les récentes critiques, en musique, formulées par trois musiciens à Kinshasa et à Lubumbashi.

Enfin, il faut noter le fait que des organisations de la société civile sont entrées en danse. Certaines sont très critiques et promettent de ne pas baisser les bras. Si les choses devraient rester ainsi, le régime Tshisekedi a alors un sérieux problème. Puisqu’il doit désormais se battre pour se montrer différent des autres régimes qu’il a combattus avant.

Rien que de se considérer dans une telle posture, il y a crise de reconnaissance sociale de l’action politique. Et c’est probablement alors mal parti pour Félix Tshisekedi, à environ deux ans des prochaines élections.

 

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