La désignation d’un candidat de la majorité par le président Kabila a été largement commentée par les médias cette semaine. Beaucoup de journaux ont consacré la une de leurs titres à cette actualité.
Le 7 août 2018, soit un jour avant la date butoir du dépôt des candidatures fixée par la Céni, Jeune Afrique passe en revue le suspense entretenu par Joseph Kabila sur son éventuelle candidature. « Il [Kabila] est pourtant longuement apparu en direct sur la chaîne d’État RTNC, mardi matin, alors qu’il présidait une cérémonie militaire à Kinshasa. Plus tard dans la journée, il a réuni les partis des forces présidentielles dans sa ferme de Kingakati à 80 km de Kinshasa. Là encore, aucun nom d’un potentiel dauphin n’a été annoncé », raconte l’hebdomadaire.
C’est finalement à midi le 8 août, que le nom du dauphin de Kabila est annoncé lors d’une conférence de presse du ministre des Médias, Lambert Mende. Pour la Tribune Afrique, « l’insupportable attente a laissé place à une fumée blanche sortie de la cheminée de la ferme de Kingakati. Joseph Kabila ne sera pas candidat à un troisième mandat comme le redoutaient les Congolais… »
Un jeu de dupe ?
Juste après sa désignation, le candidat du Front commun pour le Congo, Emmanuel Ramazani Shadary, s’est livré à la presse, expliquant qu’en le choisissant « Joseph Kabila vient d’oser son plus grand acte citoyen », écrit Politico.cd. Le média annonce par la suite que Shadary présentera « le projet de société de sa plate-forme qui s’articulera autour de la paix, du social et de la reconstruction ».
De son côté TV5 Monde Afrique est allée à la rencontre de la famille de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi tué par balle il y a quelques mois lors des manifestations anti-Kabila. Dans la vidéo de TV5 intitulée : « Une annonce et des regrets pour la famille de Rossy Mukendi », le média français – qui reprend les propos de Mireille, la grande sœur de l’activiste – explique : « Cette annonce montre que le combat de son frère n’a pas été vain. Mais la nomination d’un dauphin ne fait que cacher à ses yeux un jeu de dupe. »
L’unité de la majorité remise en question ?
Avant la désignation du dauphin, le FCC (plateforme électorale de Kabila) a enregistré sa première défection avec le dépôt de candidature à la présidentielle de l’ancien ministre Kin-Kiey Mulumba, rapporte Matin infos. Reste à savoir si après ce choix de Ramazani Shadary, la majorité présidentielle conservera son unité. « Avec cette non candidature du président Kabila, en fin de mandat depuis 2016, une partie de la crise politique congolaise vient de s’évaporer », estime de son coté 7sur7.cd.
Une avalanche de félicitations à Joseph Kabila pour ne pas avoir brigué un troisième mandat. Des félicitations de la part du Comité laïc de coordination, d’Antonio Guterres et de la communauté internationale qui, tout de même, « appellent à préparer une alternance pacifique », constate Actualite.cd.
Cependant, les Belges quant à eux, se contentent de « prendre acte » souligne Le Carnet de Colette Braeckman. La journaliste renchérit : « Les Belges savent que rien n’est encore joué et que si la présentation du dauphin de Kabila a permis de faire baisser la tension intérieure et de réduire la pression internationale, la bonne mise en œuvre du processus représente un travail de longue haleine. »
Vous pouvez lire aussi : Emmanuel Ramazani Shadary, nouvel homme fort de la majorité présidentielle