De plus en plus, les coupures de 50, 100 et 200 francs sont devenues presque introuvables. Cette situation inquiète la population congolaise car cela occasionne des difficultés quand il faut rendre la monnaie. Les marchands, les receveurs ou les chauffeurs de taxi en profitent pour garder la monnaie, parfois même contre la volonté du client. Quelles sont les conséquences pouvant résulter de la disparition des petites coupures ?
Les commerçants adoptent plusieurs solutions pour garder la monnaie qui leur manque en liquide. L’une d’elle, c’est la hausse pure et simple des prix. Exemple : je payais 400 FC pour une course de taxi, entre la cité Mama Mobutu et le campus de l’Université pédagogique nationale UPN. Aujourd’hui, je paye 500 FC pour la même course. Je faisais cirer mes chaussures à 200 FC, aujourd’hui je le fais à 300 FC. J’achetais le mouchoir en papier à 250 FC, mais aujourd’hui je l’achète à 300 FC, et en lieu et place de la différence à me remettre, le vendeur augmente le prix… Au final, c’est la population qui en fait les frais.
L’autre solution qu’utilisent cette fois-ci les expatriés, tenanciers des grands magasins en ville, c’est la remise de bonbons et de chewing-gums. Lorsque j’achète une marchandise, je ne suis plus surpris de voir qu’à la place de l’argent qu’on doit me retourner, ce sont plutôt des bonbons qu’on me remet. On comprend, c’est la crise. Mais je me pose une question : si je m’amène avec un paquet de bonbons à la place de l’argent pour acheter un produit dans le magasin, l’accepteront-ils ? Je ne crois pas ! Là encore, c’est toujours la population qui en paie les frais.
On s’adapte…
Enfin, rien n’est plus surprenant que la vente pure et simple des billets de 50 FC et de 100 FC. Au rond-point Ngaba, à l’UPN et à Victoire, les « coopérants » (vendeurs ambulants) profitent de la disparition progressive des petites coupures de francs congolais pour les revendre aux chauffeurs de taxis. Ils se tiennent à ces arrêts de bus, des liasses de billets à la main, courant à gauche et à droite à la recherche de chauffeurs en manque de petites coupures à remettre aux clients. Pour 1000 FC de grandes coupures, ils leur remettent 900 FC, voire 800 FC de petites coupures. Voilà que les francs congolais sont utilisés pour acheter d’autres francs congolais !
La dernière manœuvre, c’est celle qu’utilisent les cambistes. Le taux de change se modifie selon que les billets de francs congolais qu’ils vont vous remettre sont neufs, vieux ou déchiquetés. Les billets neufs ont un taux inférieur à celui des vieux billets… A vous de faire le choix.
Hausse des prix des biens et services, remise de bonbons à la place de votre monnaie, vente et achat de billets de petites coupures… Jusqu’à quand les autorités tarderont-elles à trouver des solutions ? En attendant, on s’adapte comme toujours. C’est le Congo.
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On devrait aussi penser à produire des pièces de monnaie de petite valeur. Ça durerait plus longtemps que les billets.
Il semble que l’émission des grosses coupures dans les jours avenirs serait la cause de la disparition des petites coupures.
Commentaire *
tu as raison mon ce que je constate depuis ka mise en circulation de grosse coupure