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Grâce Kalima : montrer la part congolaise dans l’art global

En matière de culture et des arts, Grâce Kalima a toujours son mot à dire. Déjà, toute petite à Likasi où elle étudiait, Grâce, qui était encore à l’école primaire, intègre la cellule chargée de la culture et des arts du secondaire. « J’ai toujours vécu en harmonie avec la chose culturelle et artistique », explique-t-elle. 

Avec une mère styliste et modéliste, une grande sœur animatrice culturelle formée à l’Institut national des arts de Kinshasa (INA), et un frère ingénieur de son, Grâce Kalima, a toujours nagé dans la sphère des arts et de la culture. Cela, malgré ses études en commerciale administrative ou en marketing et business management. Elle s’est toujours considérée comme une « opératrice culturelle et une artiste multifonctionnelle ». 

Début d’une carrière

Ce qui motive Grâce Kalima à devenir artiste et opératrice culturelle c’est lorsqu’elle visite pour la première fois une exposition d’œuvres d’art. C’était dans une galerie familiale, sa grand-mère étant l’épouse du célèbre Barnabé Berquin. Il s’agit de l’artiste qui, au plus fort de la zaïrianisation et sa politique dite de retour à l’authenticité, devint Chenge Baruti. Un grand-maître, qui tenait un atelier spécialisé en peinture, sculpture et cuivre battu à Lubumbashi. Émerveillée par l’exposition, Grâce déclare : « J’ai donc trouvé qu’il était possible d’aimer l’art. »

Le voyage qu’elle devra effectuer dans ce domaine, sera long : 7 ans d’études et de travail en Afrique du Sud, dans la photographie et la mode. Là-bas, elle côtoie l’organisation African Fashion International, où elle peaufine son apprentissage. En toute discrétion, elle concocte son plan pour les arts et la culture de son pays, un plan à réaliser une fois de retour.

Y en a marre du faux confort    

Malgré l’implication du gouvernement et les soutiens dont bénéficiaient les structures du secteur de la culture et des arts où elle travaillait au pays de Nelson Mandela, Grâce sait que quelque chose manque. « Je sentais que par rapport à la RDC, les talents n’arrivaient pas à s’exprimer. C’est cet état de choses qui m’a poussée à imaginer la création d’un mécanisme d’ouverture au monde pour nos artistes », confie-t-elle. Et d’ajouter : « Il était pour moi plus qu’impératif de créer ou de raviver la connexion entre les artistes du Congo et d’ailleurs. L’idée étant  d’amener le coté local dans le global, et vice-versa. »

Retour au bercail

C’est en 2014 que Kalima effectue son retour au pays. Elle doit déjà prendre part à un symposium sur les arts et la culture entre pays du Sud, organisé par Picha ASBL à Lubumbashi. Là, elle rencontre l’artiste plasticien et patron de Kin Art Studio, Vitshois Mwilambwe Bondo.  La discussion avec lui s’avère fructueuse. Et, dès 2015, Grâce intègre la boite tenue par Vitshois. On lui confie la gestion et la coordination de projets dont le plus important est Congo Biennale

D’autres rencontres suivront. Citons par exemple sa collaboration avec son ami, le regretté danseur-chorégraphe congolais Dorine Mokha. « Avec lui, j’ai géré son premier atelier sous le thème ‘Espace et mémoire pour un Corps’, qu’il avait animé à Lubumbashi après son retour de Kisangani », se rappelle-t-elle. Par ailleurs, Grâce n’oublie pas  sa participation au workshop sur « les arts du spectacle », animé à l’Institut français de Lubumbashi par le metteur en scène français Jean-Paul Delore. 

Au regard de ce qui précède, on peut dire sans se tromper que pour montrer ou rendre compte de la part congolaise dans l’art global, deux choses sont à considérer pour Kalima : prendre conscience de la richesse culturelle du pays, et agir. Autrement dit, savoir reconnaitre les talents que l’on a localement, et les promouvoir en tant que personnes humaines. Comme le pensait Aimé Césaire : « Dans l’art africain, ce qui compte ce n’est pas l’art, c’est d’abord l’artiste, donc l’homme. »

 

*Cet article est produit en partenariat avec  l’ONG Coopération Education Culture (CEC – Bruxelles), l’Institut pour la Démocratie et le Leadership politique (IDLP-Kinshasa) et l’association Investing in People (IIP – Kinshasa) dans le cadre du programme BOKUNDOLI. En savoir plus sur le programme Bukundoli

 

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