Aucune femme n’a été élue gouverneure de province, à l’issue des récents scrutins au second degré en RDC. Les grands électeurs, députés nationaux, seraient-ils machos ou est-ce une affaire de leurs partis politiques ? Dans cette revue de presse, les médias congolais se penchent sur l’alliance qui se fissure entre la majorité parlementaire de Kabila et le camp du nouveau président Félix Tshisekedi.
« Aucune femme élue », titre La Tempête des tropiques à l’issue des élections qui ont eu lieu dans 18 provinces le 10 Avril 2019. « La victoire revient seulement aux hommes. Les députés provinciaux étant des grands électeurs n’ont pas jeté leur dévolu sur la créature féminine », écrit le média. Ce que regrette La Tempête, en dépit « du parcours politique, des compétences et de l’intelligence » de certaines des candidates. Parmi elles, le journal cite la sénatrice Eve Bazaiba, candidate dans la province de la Tshopo.
Quoique plus puissant, le FCC se montre gêné
« Le pays est en deuil », considère Marie Ifoku, écrit Le Phare de Kinshasa. La candidate malheureuse à la dernière présidentielle congolaise dénonce la corruption de l’ancienne majorité présidentielle qui a organisé le processus électoral.
Pour sa part, 7sur7 constate « l’impasse totale dans les négociations sur le partage du pouvoir entre le Front commun pour le Congo (FCC) […] et Cap pour le changement (Cach) du président de la République Félix Tshisekedi ! » Fort de son succès grandissant – en contrôlant le Parlement, l’essentiel des Assemblées provinciales et des gouvernorats des provinces – le FCC demanderait 80% des postes ministériels dans le futur gouvernement. Mais pour sa part, écrit 7sur7, Cach propose plutôt « un partage fifty-fifty », la parité parfaite.
Allez-y doucement
« Privilégiez le calme et la paix en RDC », conseille Jean-Pierre Kambila, ancien directeur de cabinet adjoint de l’ex-président Kabila. La Prospérité qui en publie une tribune, redoute « un vent violent » qui souffle en RDC depuis qu’à Washington lors de sa récente visite, le président Tshisekedi a qualifié de « dictature qu’il faut déboulonner », le système politique établi par son prédécesseur Joseph Kabila. « Dans nos conditions actuelles, écrit La Prospérité, il suffit de peu pour que la situation bascule. (…) Il est à conseiller également aux uns et aux autres, de toujours modérer les propos susceptibles d’avoir un impact sur les esprits faibles ou intéressés ».
Pour le candidat de Cach au gouvernorat de Kinshasa, Laurent Batumona, « il n’y a plus d’accord entre FCC et Cach ». Bien au contraire, rapporte Cas-Info, « le camp de Kabila cherche à tout rafler », et « met les bâtons dans les roues pour empêcher le président de la République de réaliser sa mission ».