C’est une semaine on ne peut plus mouvementée qui s’achève en RDC. A un discours de Kabila sans les grandes annonces très attendues, s’ajoute une controverse suscitée par des propos du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba accusé d’insultes aux journalistes. Il est frappé d’embargo dans les médias pour six mois.
« Kabila passe à côté de l’essentiel ! » s’exclame La Tempête des tropiques, journal de Kinshasa. Pas d’annonce donc sur son avenir politique, question sur laquelle l’attendait l’opinion nationale et internationale, écrit le média. Le président s’est limité à vanter « des performances qu’il croit avoir réalisées depuis son arrivée au pouvoir en 2001 et, d’autre part, entretenu un flou artistique », écrit le média kinois.
« De toutes les questions auxquelles les Congolais attendaient des réponses claires et précises, Joseph Kabila n’a fait allusion à aucune d’elles », commente Politico. Il titre alors sur « J. Kabila aux Congolais, plus de suspense que de réponses aux attentes ! » « Sans dire un mot sur son avenir politique », le président a redit son engagement à respecter la Constitution de la RDC, écrit Le Monde. Néanmoins, « la date des élections fixée au 23 décembre 2018 »reste maintenue » et notre engagement à respecter la Constitution demeure lui aussi non équivoque », a déclaré Kabila.
Discours énigmatique
Pour sa part, Le Point, un autre média français, titre sur « l’énigmatique discours de Joseph Kabila ». Bien plus, malgré le rejet de toute pression extérieure par le président congolais, le journal note une nouvelle pression conjointement exercée par l’Union africaine et l’ONU à New-York. Pour ces deux organisations internationales, « les élections doivent mener à un transfert pacifique et démocratique du pouvoir en accord avec la Constitution ».
« L’ONU et l’UA n’ont pas vraiment la même lecture que Kabila », constate pour sa part le média belge La Libre. Et RFI d’ajouter que les deux institutions « appellent à nouveau au respect de l’accord de la Saint-Sylvestre et de la Constitution congolaise, y compris des mesures de décrispation. Elles souhaitent aussi que la commission électorale coopère avec la Monusco, comme avec le groupe international d’experts électoraux ».
Thambwe Mwamba, un ministre de la Justice à l’injure facile
« Injurieux envers les journalistes, Alexis Thambwe Mwamba sous embargo de l’UNPC ! », titre le site Scoop RDC. Le média explique ainsi la décision de la corporation des journalistes congolais, l’UNPC, qui reproche au ministre de la Justice de s’être « donné le plaisir d’injurier gratuitement les journalistes en les traitant de »minables », de »misérables » et de »malheureux » à la Tripartite CNSA-gouvernement-Céni, lundi dernier ».
Un proche du ministre a précisé que son chef aurait visé « certains journalistes » et non pas toute la corporation, rapporte La Libre. Le journal belge rappelle que Thambwe Mwamba a traité lundi les journalistes congolais de « minables, misérables, des personnes qui écrivent n’importe quoi pour peu d’argent, 1.000 ou 1.500 dollars de Moïse Katumbi et continuent à lui accorder la parole ».
« Un cas de violation des droits de l’homme », les propos controversés du ministre de la Justice, a déclaré Abdoul Aziz Thioye, chef de la section droits de l’Homme au sein de la mission de l’ONU en RDC, écrit Le Phare. Ils constituent « une atteinte à la dignité des journalistes », titre le site Actualité, citant la même source et réagissant à une question d’un journaliste au cours d’une conférence de presse de la Monusco.
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Semaine mouvementée en effet.