La « révolution du 17 mai », 22 ans sont passés. Et depuis deux ans, le Congo célèbre ses Forces armées. Un glissement de sens d’une journée lourde à porter, comme en témoignent les commentaires des médias congolais.
A propos de la révolution du 17 mai qui consacra la chute du président Mobutu et la prise de pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, Le Phare déplore « 22 ans de regrets ! », une « chaîne de regrets », insiste le média de Kinshasa.
Vrais patriotes pour changer le Congo
Le Phare souligne ainsi un « libérateur » qui s’autoproclame président de la République, lisant seul son propre décret l’instituant chef de l’Etat, et « un système politique anachronique du nom des Comités du pouvoir populaire ou CPP ». Et des mandats à durée indéterminée pour les dirigeants, fustige Le Phare. Les conséquences du système Kabila auront été la déstabilisation du pays, le pillage des ressources naturelles, les assassinats, et d’autres violences qui demandent à ce jour, conclut Le Phare, de « vrais patriotes à la tête du pays et dans les centres de décision et de gestion de l’Etat », pour changer la situation.
Célébration du soldat congolais
Faut-il y voir un renouveau ? Depuis 2018, la célébration de cette journée de « libération » connaît un glissement de sens. « Le 17 mai rebaptisé journée nationale de la révolution et des Forces armées de la RDC », écrit Cas-Info.
Il explique que « Cette journée est désormais consacrée particulièrement à l’armée loyaliste, à qui l’on rend hommage pour la libération du Congo-Kinshasa du régime de l’ancien président Joseph Mobutu, régime qualifié de dictatorial ».
Payer de vieilles soldes
« Le gouvernement va procéder à la paie des allocations des militaires retraités en 2003 », titre pour sa part Politico. Ce sont au total 267 retraités qui sont ainsi concernés, précise le site Actualité.cd. Parmi eux, certains ont reçu leurs enveloppes directement des mains du président Félix Tshisekedi au cours de la cérémonie marquant la journée nationale de la révolution et des FARDC.
Un magistrat qui auditionne des députés
Autre événement remarquable, la semaine dernière en RDC, c’est sans doute la décision pour le moins surprenante de l’Assemblée provinciale de l’Equateur, dans le nord-ouest du pays. Dans une lettre adressée au gouverneur de la province, rapporte Radio Okapi, elle exige l’expulsion du procureur général Bishiya « considéré comme dangereux dans la province », souligne le média. Mais le concerné se montre impassible et déterminé à poursuivre l’audition de quatre députés soupçonnés de corruption dans l’affaire de monnayage de votes lors des sénatoriales.
Les députés lui reprochent le « manque de considération » qui violerait l’article 107 de la Constitution. Les députés évoquent l’immunité dont sont couverts les députés en fonction.