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« Mauvaise saison » pour Shadary, l’ex-dauphin de Joseph Kabila

Candidat malheureux, surtout dauphin du président Joseph Kabila à la dernière présidentielle de 2018 en RDC, Emmanuel Shadary semble finalement se retrouver dans une embrouille. Est-ce une conséquence de ses prises de position qui font de lui un ténor de l’aile dur du Kabilisme? Voici ce qu’en ont dit les médias cette semaine.

« C’est une mauvaise saison pour lui (Emmanuel Shadary) », murmure une source au PPRD, le parti de Joseph Kabila dont Shadary est l’animateur central, rapporte Cas-info.

Une affaire de passeports diplomatiques

C’est une sorte de « déluge » pour cet ancien ministre, commente le média qui explique que le service de migration congolais a empêché Shadary de se rendre à un congrès du parti présidentiel au Burundi. Pour cause : il sortait un passeport diplomatique de ministre alors qu’il n’exerce plus cette fonction.

« Le malheur ne vient jamais seul, dit un vieux dicton africain, commente Cas-info. Après l’épisode de l’aéroport perçu au PPRD comme une humiliation subie par son secrétaire permanent, M. Shadary est de nouveau éclaboussé par un autre dossier. Il est sommé de quitter sa résidence située derrière l’ambassade de Belgique, dans la très chic commune de la Gombe. L’ordre serait venu du ministre Cach, Molendo Sakombi, qui s’occupe des affaires foncières. »

« Félix Tshisekedi passe à la vitesse supérieure », titre pour sa part La Prospérité. Shadary et Cishambo, ancien gouverneur du Sud-Kivu qui portait lui aussi indûment un passeport diplomatique, ont été « débarqués » de l’avion qui devait les conduire au Burundi, explique le média.

Shadary « débarqué » d’un avion

« En RDC, le temps de la complaisance semble être définitivement révolu et fait désormais place à celui de la fermeté », écrit La Prospérité en se référant à une récente déclaration de la porte-parole adjointe du président Félix Tshisekedi. Celui-ci a prévenu, selon Tina Salama, qu’il « ne laissera personne entraver, par diverses manœuvres, la concrétisation de l’aspiration du peuple congolais au changement. Il a indiqué qu’il n’hésitera donc pas à prendre ses responsabilités, dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, en cas d’obstruction de son action, d’où qu’elle vienne, si on l’y poussait ». Le Potentiel titre : « Tout Kin en parle. » Le journal estime que pour avoir « désacralisé » en sanctionnant les deux « apôtres du Kabilisme », et pour avoir rempli son obligation professionnelle, la migration (DGM) « mérite applaudissements et encouragements de la nation ».

Le Potentiel conclut, sans cacher sa jubilation : « Depuis le 24 janvier 2019, les passe-droits dont abusaient les hauts cadres du régime Kabila s’effritent chaque jour. Bravo, DGM ! »

Menaces croisées entre PPRD et Cach

Cette même semaine, Shadary faisait aussi l’objet, sur le plan purement politique, des mises en garde de la part de la jeunesse de la plate-forme présidentielle Cach (Cap pour le changement).

Cette jeunesse, écrit Actualite.cd, « a répondu aux menaces d’Emmanuel Ramazani Shadary qui promettait de déstabiliser le pays au cas où on touchait à Albert Yuma, président du Conseil d’administration de la Gécamines ». Celui-ci, cité dans une affaire d’une prétendue disparition de 200 millions d’euros, a fait savoir dans un communiqué de la Gécamines, que les fonds en question empruntés auprès d’un ami de l’ancien président Joseph Kabila, ont été rendus au Trésor.

Pour ces jeunes, visiblement prêts à en découdre, les menaces du secrétaire permanent du PPRD, Ramazani Shadary, ne l’intimident pas, et n’intimident pas non plus le président Félix Tshisekedi.

 

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