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Top 6 des expressions en vogue à Kinshasa

A Kinshasa, il vous faut un bon dictionnaire pour comprendre certaines expressions inventées par les Kinois. Porté par l’imagination de ses locuteurs, le parler kinois s’enrichit et fait une mise à jour au gré des faits d’actualité. Il vous faut donc être à la page « kilelo » au risque d’être déphasé. Explorons dans ce billet quelques termes en vogue à Kin.

Chaque jour, dans une des 24 communes de Kin la belle, naît un mot nouveau. Ce qui fait que le lingala kinois s’est sensiblement éloigné du lingala makanza ou lingala classique. C’est à cause de cela que je ne vais plus à la messe dite en lingala. Car, quand ils lisent la Bible, je ne comprends pas grand-chose. À l’avenir, l’Eglise devrait déjà songer à produire une nouvelle Bible en « lingala facile » dédiée aux fidèles kinois.

Les nouveaux mots, œuvre du locuteur lambda

L’enrichissement du lingala kinois n’est nullement l’œuvre d’une société savante. Les nouveaux vocables qui s’ajoutent au patois de la capitale suivent une toute autre trajectoire. Ils viennent très souvent d’en bas et remontent par la suite. Ils sont l’œuvre du locuteur lambda très souvent jeune, ou carrément celui de la rue. Certains de ces nouveaux mots se sont, petit-à-petit, fait une place et s’enracinent davantage dans le langage courant. Parents, médias, voire les officiels n’y échappent plus.

Donc à Kin, il serait ringard de ne pas employer les dernières trouvailles des fameux néologistes kinois, comme on dit chez nous, il faut toujours « kozala na temps ».

Parmi les termes à avoir fait récemment leur entrée dans le langage des Kinois, on trouve « kilelo » tiré de « lelo » qui en lingala veut dire aujourd’hui. Kilelo exprime ce qui est actuel, et lorsque ce mot s’applique à une personne, il signifie que celle-ci est à la page, cool…

Kakipakakokolo. Le mot est rendu populaire par l’artiste Fally Ipupa. C’est sa manière de dire à ses détracteurs : « Je ne vous calcule pas », je ne m’occupe pas de vos affaires.

Yango nde gaz. Cela veut tout simplement dire « ce qui est à la mode ».

On peut encore compter dans ce lot « Bisapola » une contraction de deux mots « bisalela », « epola » pour dire actes inutiles, vaines fioritures.

« Mpangistanais », il est un héritage des dernières élections générales en République Démocratique du Congo. Il désigne péjorativement les partisans de l’ancien numéro 4 à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu Madidi. Toujours par rapport aux dernières élections, il y a aussi le mot talibans. Il désigne péjorativement les partisans de Félix Tshisekedi.

En l’absence d’une institution chargée de sa normalisation, le lingala kinois évolue grâce au génie créateur de ses habitants. Mais de tous ces mots qui naissent çà et là, très peu résistent à l’usure du temps. Espérons que ces mots venus enrichir la langue de la capitale ne disparaîtront pas de si tôt. Il est peut-être temps que quelqu’un mette tout ça dans un livre.

Quel est le nouveau mot en vogue dans votre quartier ?

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Kinshasa a des termes qui ne cessent de s’ajouter chaque année et après chaque événement. À kinhsasa il faut vraiment être rapide à l’adaptation sinon tu risques d’être dépassé par la vitesse du langage.