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Mukwege Prix Nobel de la paix dans un contexte politique toujours houleux

Les Congolais rendent hommage à leur nouvelle célébrité vivante, illuminée par le prestigieux Prix Nobel de la paix. Le médecin et chirurgien Denis Mukwege fait la Une des médias congolais. Lui qui s’est engagé à soigner les victimes de violences sexuelles dans les Kivu, provinces meurtries par des guerres incessantes. Au même moment, l’actualité politique ne s’apaise guère : la controverse autour du processus électoral se poursuit. Voici la revue de presse de Didier Makal.

« Denis Mukwege décroche enfin le Prix Nobel de la paix », titre L’Avenir. Le journal explique que le médecin congolais était nominé pour ce prix depuis 2016. C’est donc en 2018 que le jury du comité Nobel a finalement décidé de décerner la récompense à « Denis Mukwege, très connu pour son combat contre les violences sexuelles faites aux femmes dans l’est de la RDC », mais aussi à l’Irakienne Nadia Murad, militante des droits des femmes en Irak, qui a elle-même été réduite en esclave sexuel par Daesh. Les deux ont en commun la « lutte contre l’utilisation de violences sexuelles [comme] armes de guerre dans les conflits armés », explique le média.

« Je dédie ce Prix Nobel aux femmes de tous les pays du monde meurtris par les crimes », titre pour sa part Le Potentiel qui rapporte les propos du lauréat. Le journal kinois explique que pour Mukwege, ce prix est un rappel de la nécessité de réparer les dommages causés aux femmes victimes de violences sexuelles. « La survie de l’humanité » dépend des femmes, explique Le Potentiel. Et d’ajouter, citant Mukwege : « C’est un pas important vers [ces réparations] que nous devons tous aux victimes dans les zones de conflits armés. » Des officiels congolais, mais aussi plusieurs personnalités à travers le monde, ont salué cette distinction du médecin congolais. « Il a redonné dignité et espoir aux femmes violées », écrit Cas-Info, citant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Pour Congo Libéré, Mukwege Prix Nobel de la paix est bien une « récompense d’un homme qui n’est pas (encore) prophète dans son pays ». Il marque d’abord une filiation dans la lignée africaine de Mandela, un des Prix Nobel de la paix africains. Mais, constate Congo Libéré, alors qu’à l’international ils sont nombreux à féliciter le gynécologue congolais, dans son propre pays, la RDC, « peu nombreux sont en réalité ceux [qui reconnaissent] le docteur Mukwege ». Hormis la classe politique et intellectuelle précise le média. D’après les analyses des personnes contactées par Congo Libéré, la faiblesse de Denis Mukwege serait d’avoir travaillé son image plus à l’étranger qu’au pays. Il est aussi présenté comme « l’homme de la transition sans Kabila ».

Pas encore de paix autour des élections en RDC

Pendant ce temps, à Kinshasa, les chamailleries autour des élections se poursuivent, faisant toujours redouter des violences à l’approche de la date du 23 décembre. Le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, a eu un entretien le 4 octobre, avec les candidats à la présidentielle, écrit L’Avenir. Faute d’entente, autour de la machine à voter et du le fichier électoral les participants à cette rencontre ont constitué « une commission technique pour baliser le chemin », écrit le média.

A cette rencontre, titre Géopolis, les candidats à la présidentielle étaient malgré tout « unis dans les divergences ». Pour Le Phare de Kinshasa, cette rencontre a été un « dialogue de sourds entre la Céni et l’opposition ». Pour cause, les candidats n’ont pas obtenu les garanties de transparence au sujet de la machine à voter et du fichier électoral. Après 4 heures « d’échange infructueux, 4 candidats de l’aile dure de l’opposition, à savoir Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu et Félix Tshisekedi » représenté par Jacquemain Shabani, « ont refusé de s’afficher avec lui [Corneille Nangaa], devant les caméras des télévisions
et les photographes, à l’issue de la concertation », écrit Le Phare.

La rencontre « s’est soldée par des déclarations et promesses visiblement stériles », écrit La Tempête des Tropiques. Ces candidats ont alors mis en garde le président de la Céni, écrit le média kinois. Ils tiendront Nangaa pour responsable, si les élections se passaient mal le 23 décembre.

 


Lire aussi : Enfin le prix Nobel de la paix pour le Docteur Mukwege !

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Bonne nouvelle; mauvaise nouvelle. On avance au gré des vagues; l histoire s’écrit du moins en lettres gras…