Une marionnette des Occidentaux à la tête de la RDC. Ce sont les mots du président ougandais Yoweri Museveni – en visite au Soudan du Sud – et qui attisent les commentaires au Congo depuis le 3 mai. Une semaine déjà chargée d’une autre polémique autour d’une déclaration du président rwandais Paul Kagame sur le même pays.
En déplacement au Soudan du Sud pour rencontrer son homologue Salva Kiir explique Jeune Afrique, « le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré qu’après la mort de Patrice Lumumba, les pays occidentaux avaient placé ‘’une marionnette’’ à la tête de la RDC, critiquant au passage la mission de l’ONU au Congo. »
In Congo in 1960, we had Patrice Lumumba whose party was forward-looking. The Western countries came in and killed Lumumba that he was Communist. They got rid of him because he was not a puppet. They then put a puppet leader. Since then, the UN is in Congo.
— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) May 3, 2018
Traduction : « Les pays occidentaux sont venus et ont tué Lumumba, l’accusant d’être communiste. Ils se sont débarrassés de lui car il n’était pas une marionnette. Ils ont ensuite mis un chef marionnette. Depuis, l’ONU est au Congo. »
Après Paul Kagame, Museveni
Une déclaration qui n’est pas passé inaperçue par les médias congolais. « Après Kagame, Museveni s’exprime sur la RDC », titre Africanews. Le média en ligne explique : « Ce sont les Occidentaux qui tirent les ficelles à la tête de l’Etat », et qui ont tué Lumumba, y plaçant une « marionnette ». Une critique qui vient après une autre, en janvier 2018 à l’occasion de la mort de 15 casques bleus, l’ONU était accusée de préserver le terrorisme en RDC.
Inquiétude sécuritaire pour l’Ouganda voisin du Congo où se cachent les rebelles ougandais ADF. Et, sur quoi le président Kagame a estimé le 28 avril à Kigali, que les voisins de la RDC avaient la « légitimité de faire quelque chose ou d’en dire quelque chose », puisque concernés. De quoi nourrir une « vive polémique » après ces propos d’un Paul Kagame mal aimé des Congolais, constate Politico. D’autant plus que ces propos ont été tenus en présence de Moïse Katumbi, devenu principal opposant au président Joseph Kabila.
De Mobutu à Joseph Kabila
Bien plus, note Politico, ce discours arrive alors que l’armée congolaise a arrêté deux militaires rwandais dans un cimetière de Goma, « munis de deux armes, du matériel de communication et de transmission ». Ce qui alimente des soupçons de risque d’éclatement d’une nouvelle rébellion au Congo, soutenue par le Rwanda.
Cas-info, pour sa part, y voit « un pavé » dans la mare congolaise. Plus encore, c’est « une bombe à sous minutions qui fait déjà beaucoup réagir et qui va sans doute agiter la classe politique dans les prochaines semaines », renchérit le média. Dans un autre article, Cas-Info s’interroge : « Une marionnette à la tête du Congo : De quoi parle Museveni ? » Il rappelle alors le rejet de Lumumba par les Occidentaux, pour insister sur Mobutu leur « pion ». Puis, en arriver à Joseph Kabila, devenu président de la RDC en « remplacement » de Laurent-Désiré Kabila assassiné le 16 janvier 2001. Moment durant lequel l’ONU que critique Museveni est rentrée au Congo après 1961.
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Article interpellateur…
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