Dernière ligne droite vers les élections fixées au 23 décembre 2018, et son lot de questionnements sur les présidentiables. Jean-Pierre Bemba, cet ancien vice-président congolais, récemment libéré de la CPI après 10 ans de prison, revient au Congo en candidat. Mais la majorité au pouvoir le déclare déjà non éligible. De son côté, plébiscité pour la présidentielle, l’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo semble non intéressé.
« Le cardinal Monsengwo n’est pas candidat à la présidentielle, ni au poste d’administrateur d’une éventuelle transition », annonce Cas-Info. Le média reprend une déclaration du Comité laïc de coordination, une organisation catholique très active contre le troisième mandat du président Kabila. Une objection à la Dynamique chrétienne pour l’unité et le développement (DCUD), initiatrice d’une pétition pour une candidature du cardinal Laurent Monsengwo à la présidentielle du 23 décembre prochain.
Escalade verbale entre pro et anti-pétition
« Vers une confrontation entre le CLC et les initiateurs de la pétition? », s’interroge Politico. La DCUD qui annonce déjà 827 440 signatures à Kinshasa en 6 jours et 5012 signatures en ligne, ne se décourage pas. Elle digère plutôt mal les critiques du Comité laïc de coordination dont un membre, Jonas Tshiombela, a qualifié cette pétition de « véritable distraction » et de démobilisation de la population. La Dynamique y voit même « une manœuvre téléguidée par les ennemis de la nation qui reconnaissent le risque que la candidature salvatrice du cardinal représente pour leur système prédateur installé au Congo depuis trop longtemps », rapporte Politico.
Mais pour le Comité laïc de coordination, écrit le site Actualité.cd, cette pétition « tend à détourner [le peuple] de ce qu’il revendique, notamment le respect de l’accord du 31 décembre, le respect de la Constitution et de la résolution 2409 ».
Lors du lancement de cette initiative, peut-on lire sur le site de Radio Okapi, la secrétaire de la DCUD, Odette Babandoa Etoa, annonçait que « la RDC a besoin d’une personnalité intègre, compétente, qui rassemble et rassure les Congolais ». Et pour Odette Babandoa, cette personnalité intègre ne peut être que le prélat catholique, « le candidat qui peut faire le consensus de tous les leaders politiques et sociaux ». Au final, c’est quasiment bouclé : « Le cardinal Monsengwo n’est définitivement pas candidat », conclut pour sa part La Libre.
Les « pro-Kabila disqualifient Bemba »
Au même moment, tournait dans les médias congolais, un autre débat : l’éligibilité de Jean-Pierre Bemba et son retour au Congo. « Les pro-Kabila mettent en cause Bemba et son éligibilité », titre La RTBF, l’audiovisuel public belge. Jean-Pierre Bemba a annoncé son retour au Congo pour déposer sa candidature à la présidentielle. Mais le porte-parole de la majorité au pouvoir, Alain Atundu, écarte l’idée d’une candidature du leader du MLC.
Pour lui, subornation de témoins veut dire « corruption de témoins » et donc Bemba ne peut être éligible. Alain Atundu va jusqu’à demander à ce que Jean-Pierre Bemba s’engage « par une déclaration solennelle « à ne pas se présenter » s’il s’avérait qu’il se trouvait dans un des cas d’inéligibilité prévus par la loi électorale ».
« Jean-Pierre Bemba écarté de la course par la majorité présidentielle », constate pour sa part le site 7sur7. Il ajoute, citant Atundu : « Il est temps que la Céni soit rigoureuse. »
Kinshasa préfèrerait-il Bemba à Katumbi ?
Pendant ce temps, Bemba a annoncé son retour au Congo le mardi 31 juillet, écrit La Tempête des tropiques. Première étape, avant Kinshasa, la ville de Gemena, dans la province du Sud-Ubangui. Il va s’incliner sur la tombe de son père décédé en 2009 alors qu’il était détenu à la CPI pour des crimes commis par ses troupes en Centrafrique.
Pour sa part, La Prospérité décrit la « dernière ligne droite » pour les opposants Katumbi-Bemba : « Un retour, deux équations ! », écrit le média kinois. Il pèse toujours sur Moïse Katumbi la menace d’arrestation s’il revient au Congo où la justice le poursuit dans plusieurs affaires. Bemba qui a déjà reçu son passeport congolais, a l’assurance de rentrer sans encombre. « Au nom du pardon et de la réconciliation » consignés dans l’accord de la Saint-Sylvestre, Kinshasa laissera-t-il libre Katumbi qui a annoncé son retour pour le 8 août ? C’est la question que se pose à demi-mots La Prospérité qui note un « retour fracassant de ces deux hommes ».
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Nous voulons un changement sur tous.les plans en faisant sortir Joseph Kabila du pouvoir qu’il va cultivé