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Quand la RDC et la Belgique jouent à qui perd gagne

Les relations entre la Belgique et la RDC sont de plus en plus tendues. Les deux pays sont engagés dans un bras de fer ces derniers mois. Kinshasa se livre à des mesures de représailles contre Bruxelles sans se soucier des préjudices que cette situation cause aux Congolais. Pour le gouvernement congolais, c’est un peu le « advienne que pourra ».

À l’origine du déclenchement des hostilités entre les deux pays, la décision de Bruxelles d’orienter directement aux ONG ses 25 millions d’euros d’aide au développement sans passer par le gouvernement congolais. Une pilule amère que Kinshasa ne pouvait avaler. Le régime de Kabila décide de riposter en ordonnant la fermeture de l’Agence de coopération belge Enabel, puis la Maison Schengen à Kinshasa. Ensuite, la RDC contraint Brussels Airlines, pourtant devenue société allemande, à réduire de sept à quatre la fréquence de ses vols hebdomadaires vers Kinshasa.

Ce n’est pas tout. Le même esprit de vengeance pousse Kinshasa à fermer son consulat d’Anvers en Belgique, exigeant que Bruxelles fasse de même pour l’une des représentations consulaires belges en RDC. Dans la foulée, la Belgique rappelle à son tour son ambassadeur en poste à Kinshasa, Bertrand de Crombrugghe, en date du 29 janvier pour consultation.

Et dans tout ça, qui sont les perdants ?

Il s’agit bel et bien d’une guerre diplomatique. Et comme dans toutes les guerres, il doit y avoir un vainqueur … et des perdants. A priori, Kinshasa et Bruxelles le sont tous deux du point de vue de l’image désastreuse qu’ils véhiculent au reste du monde. Mais, il faut souligner que la décision de l’Etat congolais de fermer la Maison Schengen et de réduire les vols de Brussels Airlines pénalise principalement les opérateurs économiques congolais. En plus, les Congolais requérants des visas européens sont les grandes victimes de cette guéguerre belgo-congolaise, d’autant plus qu’ils sont désormais obligés de se tourner vers d’autres pays limitrophes pour obtenir les visas de l’espace Schengen.

Aller dans les pays voisins pour chercher les visas européens, est un voyage de plus qui nécessite des frais supplémentaires pour les Congolais. Par ailleurs, la réduction des vols de Brussels Airlines a des conséquences néfastes sur les recettes de la Régie des voies aériennes congolaises habituée à alimenter ses caisses grâce au go pass international dont le prix est de 55 dollars américains par passager.

Dans ce dialogue de sourds, où le gouvernement congolais cherche à couper les ailes à la Belgique en RDC, ce sont surtout les Congolais qui y laissent des plumes.

 


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