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La RDC ira-t-elle aux élections sans journalistes ?

L’arrestation de cinq journalistes la semaine dernière a suscité beaucoup de commentaires dans les médias au Congo et à l’étranger. A deux mois des élections qui promettent d’être tendues, tant les politiques ne s’accordent guère sur la transparence du processus, cette arrestation de journalistes suscite des inquiétudes sur la liberté d’expression.

Les cinq journalistes « enlevés », d’après La Libre Afrique, travaillent pour un tri-hebdomadaire de la capitale Kinshasa, Africa News. Ils ont rapporté, une semaine plus tôt, explique La Libre, « les détournements des rations d’élèves-policiers », en citant le chef des centres d’instruction de la police, le général Kanyama. Vendredi, le directeur d’Africa News s’est plaint d’une « rafle de journaux Africa News » auprès des revendeurs par des policiers, poursuit La Libre.

Les cinq confrères « ont été entendus sur un article mettant en cause certains dirigeants de la police », écrit Actualite.cd. De son côté Cas-Info annonce que la police les a relâchés le même jour. Le média renseigne par ailleurs, citant un communiqué, « que ces journalistes ont passé 12 heures [à] la direction des renseignements de la police congolaise avant d’être libérés ». L’affaire n’est pas terminée, car la police leur a demandé de repasser [se présenter au poste de police] lundi 22 octobre avec le directeur de publication d’Africa News.

À ce sujet Paris Match précise que la RDC « occupe la 154ème place sur 180 [pays] dans l’édition 2018 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). »

Journalistes arrêtés ou enlevés

Trois jours plus tôt,  dans le Sud-Kivu, des hommes armés ont enlevé un journaliste dans la plaine de la Ruzizi, écrit Actualite.cd.  Il s’agit du journaliste Ngiriho Kasome Seba de la radio communautaire de Lemera, dans le territoire d’Uvira. Il a été pris dans sa maison avec son fils, d’après le média, par quatre personnes armées.

Le 17 octobre, la Voix de l’Amérique (VOA) rapportait également la détention depuis une semaine de la journaliste Sylvanie Kiaku de l’hebdomadaire La Persée, inculpée pour diffamation contre des responsables de la Banque commerciale du Congo.

La journaliste enquêtait sur le licenciement de 958 employés de la Banque commerciale du Congo après une restructuration entre 1999 et 2001. VOA, citant RSF, relève que « Documents à l’appui, elle [la journaliste] avait révélé dans l’édition du 13 septembre de La Percée que 270 d’entre eux étaient aujourd’hui décédés sans avoir reçu de compensation ». Ne pouvant payer sa caution de 1000 dollars, Sylvanie Kiaku a été placée en détention provisoire.

 


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