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Tout retard dans l’organisation des élections profite à Félix Tshisekedi

Tout retard dans l’organisation des élections en RDC profite au titulaire du poste. Et ça c’est constitutionnel. Qu’on se le dise ! Dans ce pays, entre 2016 et 2019, on a assisté à beaucoup d’énervement autour de scrutins retardés.

Même en étant pasteurs ou imams, on n’est visiblement pas à l’abri des manipulations et des excès. Les protestants et les catholiques font face aux églises de réveil, l’islam et autres confessions religieuses. Difficile pour ces entités chargées par la Constitution, de trouver une entente sur celui ou celle qui devra diriger la Ceni.

Denis Kadima, déni de transparence ?

Voilà deux mois de stériles discussions et d’accusations de corruption et de régionalisme. Au cœur de la discorde qui retarde le processus électoral, la supposée ou réelle proximité de Dénis Kadima, le candidat désigné par six confessions sur les huit, avec le président de la République Félix Tshisekedi.

Les catholiques et les protestants redoutent que ce candidat ne puisse reproduire les erreurs des processus électoraux de 2006, 2011 et 2018, tous ayant débouché sur des élections contestées. La question est finalement de savoir s’il saura prendre ses distances vis-à-vis du président dont il est supposé proche.

Est-ce un déni de l’intérêt général que de rejeter Denis Kadima dont les compétences en matières électorales sont internationalement reconnues ? En considérant ses compétences, le refuser serait sacrifier l’intérêt général. Le plus curieux encore est de considérer que le prendre en connaissant sa proximité avec le président est aussi un déni de l’intérêt général.

Du coup, la sagesse n’impose-t-elle pas finalement de se passer de Denis Kadima aujourd’hui ? Il y aura d’autres élections où il pourra être utile. Quand les religieux ferment les cœurs, ils se battent et finissent comme les politiciens. Pourtant, ces derniers ont pris l’habitude de solliciter la supposée sagesse des religieux. Vont-ils à leur tour solliciter l’absence de sagesse des politiciens ? Le Congo est en  errements.

Deux problèmes

Je note deux problèmes sérieux dans cette histoire. L’incapacité même pour les religieux à se mettre d’accord sur un sujet d’intérêt national. Comme quoi, prier beaucoup ou être poche de Dieu n’éloigne pas du fanatisme.

Ensuite, il faut bien réaliser que la RDC accumule du retard sur l’organisation des élections. Et à n’en point douter, cela profite au président Tshisekedi qui entend se représenter aux élections pour un second mandat. Puisque le président élu reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur élu. C’est constitutionnel, et cela profite donc au président en fonction.

 

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