article comment count is: 1

A Shadary et Minaku : que cette leçon de marche pacifique reste gravée dans vos cœurs

Oui, je le répète : que cette leçon de démocratie et de civilité, disons de citoyenneté, reste à jamais gravée dans vos cœurs. Je veux surtout qu’en votre qualité d’enseignants, vous puissiez l’enseigner à vos militants aujourd’hui et demain, si jamais il vous arrive d’avoir une nouvelle chance de diriger encore.

Samedi 13 novembre, je vous ai vus aux premiers. rangs des manifestants, à Kinshasa. Avec l’opposition et d’autres forces sociales, vous avez manifesté pour dénoncer « la politisation de la Céni ». Vous avez donné de la voix, haussé le ton, pour exiger un processus électoral transparent et dans le respect des lois.

C’est bon, le droit de manifester sans prendre une balle

Boyoki yango ya bien ? (L’avez-vous bien compris ?) Dieu merci, vous avez goûté à la liberté de manifester, de critiquer un adversaire politique, et de rentrer chez vous le soir regarder les informations à la télé avec vos enfants et vos petits-enfants.

Souvenez-vous que hier, alors ministre de l’Intérieur, vous monsieur Shadary, et vous monsieur Minaku ancien président de l’Assemblée nationale, vous n’avez pas œuvré à cela. Vous n’avez pas donné cette chance à de nombreux compatriotes qui, à l’époque, avaient fait la même chose que vous, comme ce samedi 13 novembre 2021. La police, envoyée réprimer plusieurs manifestations, avait donné la mort à plusieurs compatriotes. Ils étaient des opposants politiques, ou de simples manifestants militants des droits civiques et sociaux.

Si samedi dernier, la même police ne vous a fait aucun mal, c’est que vous aussi, en votre temps, vous auriez pu agir de même pour sauver des vies. Vous aviez choisi plutôt de montrer que vous étiez puissants. Non, la force, c’est quand on sait aimer et protéger.

Profitez-en pour apprendre la démocratie !

Laissez-moi vous le dire, messiers : ce samedi-là j’ai eu pitié de vous. Et Dieu merci, il a fallu que cela vous arrive pour que vous réalisiez une chose évidente : il n’y a pas de pouvoir éternel, pas de dirigeant éternel. Mais le peuple, lui, est éternel. Vous voilà aujourd’hui à la place de ceux que vous avez minimisés, maltraités, voire martyrisés. Vous avez eu tort de vous croire puissants et éternels.

Puisque je refuse de rester revanchard, et merci à Félix Tshisekedi qui ne l’a pas non plus été, je vous souhaite plein succès dans votre nouveau rôle d’opposants politiques. Profitez-en, messieurs, vous et les vôtres en politique, pour apprendre les bonnes manières : la démocratie !

Mais attention, si un jour vous recommencez, nous serons plus sévères envers vous.

Ne prenez surtout pas cela pour de la faiblesse : vous avez une occasion unique pour apprendre ce que vous ne saviez peut-être pas. Je n’insinue rien, je l’assume : vous vous êtes mal comportés. Vous, mobutistes, vous pires que des mobutistes purs et durs. Il n’est jamais tard pour se corriger.

Vous, ce n’est pas Shadary et Minaku seuls. Je vois ceux que vous représentez : vous êtes aujourd’hui dans l’opposition. Vous êtes aussi (il ne faut pas en douter), parfois dans les allées du pouvoir actuel. Car même ici, des velléités de régimes sévères apparaissent de temps en temps. Apprenez à l’école de la démocratie. Et nous vous tenons à l’œil.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)