Alors que la Céni a convoqué le corps électoral pour les scrutins prévus en décembre 2018 en RDC, le processus ne cesse de susciter des craintes. Vers un nouveau report des élections ou un boycott de l’opposition ? Les questions et les inquiétudes se multiplient dans les médias.
Au cœur de la controverse entre politiques, signataires de l’accord du 31 décembre 2016, se trouve la machine à voter. La Céni et le gouvernement la présentent comme incontournable, au détriment des bulletins papiers. « L’absence du consensus autour de la machine à voter est contraire à l’esprit de l’accord », titre Cas-Info citant le président du CNSA, Joseph Olengankoy. Les points à controverse résume RFI sont connus : « L’absence du consensus autour de la machine à voter, l’existence de 16% d’enrôlés sans empreintes digitales, le défaut de prise en compte des corrections des listes des regroupements et partis politiques. »
Digital Congo titre sur cette interpellation du président du CNSA, dont l’organe a pour mission de veiller à l’application de l’accord sur la transition. Interpellation en vue de « matérialiser le plus rapidement possible le vœu du chef de l’Etat de préserver la concorde nationale et la paix dont le pays a tant besoin », écrit le média. Au cours de la semaine dernière, écrit Actualité, « le CNSA a lancé un appel à toute personne ayant des preuves sur la “dangerosité” de la machine à voter à se présenter à son bureau ».
Réunion du CNSA longtemps attendue
Prévue tous les deux mois en vue d’évaluer la mise en œuvre de l’accord dit de la Saint-Sylvestre, cette réunion tripartite était « réclamée à cor et à cri par le Conseil de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) », commente La Prospérité. « La tripartite n’avait plus été convoquée depuis début 2018 en raison des divergences entre les trois parties », explique Le Potentiel. Pour ce média, des travaux de cette tripartite, dépendra « le climat qui devra caractériser finalement la tenue des élections à la date indiquée au calendrier électoral, c’est-à-dire le 23 décembre 2018 ».
Le non-dit, dans ces tractations, c’est le risque d’un nouveau report des élections. Jeune Afrique rapporte des témoignages, en « off », qui font état des pressions sur le président de la Céni. Des politiques voudraient une prolongation des délais de dépôts des candidatures aux provinciales, délais dont la date butoir est fixée à ce 8 juillet 2018. Si la prolongation est accordée, cela ne se fera pas sans empiéter sur le temps d’autres activités du calendrier électoral. « Mais, pour l’instant, écrit Jeune Afrique, le président de la Céni campe sur sa ligne. »
Donc, pas de prolongation, et Corneille Nangaa précise en plus que « la tripartite Céni-gouvernement-CNSA n’est pas compétente pour changer le calendrier électoral ».
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