Est-ce parce que l’opinion internationale s’insensibilise progressivement aux attaques à l’Est de la République démocratique du Congo que les massacres semblent avoir de moins en moins de résonances médiatiques ?
Est-ce parce que le bras de fer politicien essentiellement alimenté par Kinshasa et Lubumbashi obnubile les fanatiques de la dramaturgie politique ? Est-ce parce que la taille démesurée du Congo démocratique rend chimérique la gestion, par un pouvoir central, de la totalité du territoire ? Toujours est-il que les violences continuent de meurtrir les populations des zones excentrées de RDC…
Ce dimanche, trente-quatre civils étaient tués dans l’attaque, par une milice nande -Les maï-maï Mazembe-, du village de Luhanga, présenté comme une localité « hutu » du sud du territoire de Lubero. Déjà endeuillé par des violences depuis une vingtaine d’années, le Nord-Kivu est le théâtre d’affrontements récurrents entre ces deux communautés, sur fond de querelles foncières.
Quelques jours plus tôt, des conflits ethniques déclenchés, depuis un mois, entre les Bantous et les Pygmées, dans le territoire de Kabalo (Tanganyika), conduisaient à la destruction par le feu d’environ 152 écoles. Selon les sources, les affrontements auraient conduit ou non à des assassinats. Mercredi, le porte-parole de la Monusco, la mission de l’ONU en RDC, évoquait des informations « non confirmées » sur une attaque de Pygmées qui aurait fait trente morts à Muswaki. Rapidement, le gouverneur de cette province du sud-est formula un démenti sur cette présumée tuerie. Un responsable de l’administration locale parlera tout de même de « trois corps le long de la voie ferrée », tandis qu’un soignant dénombrera, dans son hôpital, « 17 blessés par flèches ».
Comme à l’accoutumée, les acteurs de la société civile lancent un appel manifestement impuissant en direction de la Monusco et des autorités de Kinshasa…