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Visitez l’exposition « Quilombos, fabrique de résistances » à Lubumbashi

Comment redessiner les contours de la résistance et de la liberté entre communautés à travers l’art contemporain ? La réponse est donnée à Lubumbashi par l’exposition du projet tricontinental dénommé : « Quilombo, fabrique de résistances. » Une exposition ouverte par le Centre d’art Waza depuis le jeudi 28 novembre 2024 au Camp Maramba situé au cercle de la Société nationale de chemins de fer (SNCC).  

Explorant les dynamiques d’émancipation culturelle à travers les œuvres des artistes du Brésil, de la Suisse et du Congo, ce projet s’inspire du concept historique des « quilombos ». Il s’agit des communautés autonomes fondées par des esclaves en fuite au Brésil, devenues des symboles de lutte contre l’oppression.

Un projet tricontinental

C’est le cas de le dire. En mettant ensemble des artistes d’origines, de disciplines et de démarches diverses, dans un processus de création, l’exposition essaie de montrer les croisements entre des espaces géographiquement éloignés, mais liés par des histoires de colonisation, de migration et de quête de liberté. L’œuvre sculpture Diesu dis mois [un œil] de Sarah Ndele que l’on voit performer en plein Océan pacifique, rappelle la nécessité pour ces communautés de développer un seul et même regard face à l’histoire et même à l’avenir. « Si l’histoire a été celle d’esclaves ou de peuples opprimés, l’avenir devra se concevoir autrement », disait au jour du vernissage, un jeune étudiant parmi le public présent.

D’un autre côté, avec l’œuvre Carrying Life [Porteur de vie], une impression sur papier photo d’un arbre du bassin du Congo, Grace Kalima semble interroger la capacité pour ces différentes communautés de lutter au maintien de la vie à travers la protection de l’environnement [avec l’arbre comme « porteur de vie », NDLR]. Ce qui va dans le même sens que l’œuvre La jeune fille, une sculpture faite de déchets en plastique et de structure métallique à partir d’objets trouvés par Anthony Mutshipule.

Il faut le signaler : le projet, tel que conçu, est porté par des espaces d’art indépendants : le Centre d’art Waza à Lubumbashi, Salts à Bâle en Suisse et Pivô à Salvador de Bahia. Toutes ces organisations sont ancrées dans leurs communautés de vie avec chacune, un écosystème bien développé. Dans chacun des pays représentés, elles sont vues comme des structures auto-construites qui luttent pour une pratique artistique libre d’injonctions du marché mondial de l’art. C’est à ce titre qu’elles arrivent à mettre en valeur les pratiques locales en leur donnant l’occasion de se confronter à d’autres regards, à des publics plus grands et plus nombreux.

Le fait de mettre ensemble les œuvres de Grace Kalima, Biarritzzz, Sarah Ndele, Third Space, Stéphane Kabila et Joseph Kasau ou encore Anthony Mutshipule et Pedro Wirz, l’exposition propose ainsi quelque chose d’un peu plus grand. Elle offre des alternatives aux récits dominants en vue de tracer des voies vers un monde plus juste et plus inclusif.

Une exposition à visiter à tout prix !

 

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