Le coronavirus circule toujours en RDC. Dans le monde, les scientifiques se mobilisent pour tenter de trouver la molécule miracle à même de traiter efficacement et à coût raisonnable la maladie causée par le virus de Wuhan. En attendant la grande découverte, les gestes barrières et la vaccination restent la seule solution. Malheureusement, difficile de les faire respecter à Kinshasa, surtout à bord des bus.
Dans le transport en commun, la situation est pire. Dans une ville réputée pour ses difficultés de transport, impossible de faire respecter la distanciation physique.
Des bus Transco pleins à craquer
Le cas des bus Transco, société de transport de l’Etat, est encore plus flagrant. Récemment, je me suis fait descendre parce que j’ai protesté contre la promiscuité. En plus des sièges déjà serrées, plusieurs clients ont occupé le couloir, rendant ainsi la respiration impossible. J’ai dit : « Chauffeur, avec tout ce monde il suffit qu’une seule personne soit porteuse du virus pour que l’on soit tous infectés. »
La réponse du chauffeur m’a déçu. Il a dit : « Le corona est une farce ! » Il est tout de suite complété par d’autres clients qui me taxent d’un « vendu » ou encore d’un « agent de Muyembe ». Face à mon intransigeance, j’ai été finalement prié de descendre.
Pourtant, l’accès au bus Transco est conditionné au port du masque, disons plutôt la détention d’un masque, puisque personne ou presque ne le porte.
Kin, la capitale des nionsologues
Kinshasa c’est au moins 10 millions d’habitants et autant d’experts en tout. Quand le premier cas de coronavirus a été détecté le 10 mars 2020, les Kinois ont tout de suite crié à la conspiration. Des nionsologues ! 20 mois plus tard, le corona-scepticisme n’est pas toujours éradiqué. Il faut avouer que la communication calamiteuse des autorités n’a pas aidé du tout. A ce jour, le pays compte plus de 57.968 cas dont plus de 59% pour la seule ville de Kinshasa (le dernier bulletin date du 17 novembre) et l’ombre d’une 4ème vague des contaminations plane sur le pays.
La situation empire mais la rigueur dans la gestion de la crise sanitaire ne suit pas. Personne ne respecte le port de masque encore moins la distanciation physique. Pire, le pays compte parmi les mauvais élèves dans la campagne de vaccination avec moins d’1% de la population vacciné.
L’Etat ne prêche pas par l’exemple
Officiellement, le port du masque est obligatoire en milieux publics depuis décembre 2020. Dans les faits, le masque est devenu un laissez-passer pour accéder dans ces lieux. A l’intérieur, personne ne le porte ni dans les supermarchés, ni dans les services publics de l’Etat, ni même dans les banques.
Les services publics devraient normalement prêcher par l’exemple en sensibilisant face à cet « ennemi invisible ». Le coronavirus circule réellement à Kinshasa et tue sérieusement. D’ailleurs, en se préservant, on gagne à tous les coups. Mieux vaut prévenir que guérir.