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[Webocratie]Le discours du président était déjà sur les réseaux sociaux avant sa diffusion

Une lettre administrative qui tombe sur Twitter alors qu’elle était destinée à une autorité, un Premier ministre qui apprend sur les réseaux sociaux la nomination des généraux… et aujourd’hui, des parties du discours du président sur la levée de l’état d’urgence se retrouvent en ligne avant même qu’il ne le prononce. Bienvenue dans la « pandémie » du scoop.

Faire du scoop à tout bout de champ, pour le plaisir de le faire… Être le premier à avoir publié ceci ou cela, c’est devenu presque le « staff » des « journalistes » improvisés des réseaux sociaux oxygénés par la poursuite avare des « vues » et des likes .

Tenez, nous sommes le 21 juillet, jour tant attendu par les Kinois pour retrouver les bars, les terrasses et les églises, confinés à cause de l’état d’urgence. Le président s’apprête à prononcer le discours de levée de l’état d’urgence sanitaire. Sa diffusion est prévue à 00h00 sur la chaine nationale, l’église au milieu du village comme on l’appelle.

Pourquoi être si protocolaire, attendre encore si longtemps lorsqu’on peut faire court, en publiant sur les réseaux sociaux ? Trump ne le fait-il pas ? C’est peut-être malheureusement ça l’ingénieuse et saugrenue idée qui a jailli dans les têtes de quelques-uns de ses collaborateurs à la présidence. C’est peut-être inopiné ce qui est arrivé. Quelques minutes avant, voici une partie audio d’une minute de son discours qui se retrouve en ligne. En d’autres termes, alors qu’il lisait tranquillement son papier sur la RTNC, il y a des gens qui le lisaient ensemble avec lui, mot à mot, du moins cette partie qui a fuité.

Conséquence, trois journalistes de la télévision nationale sont en garde à vue. Il s’agit du journaliste attaché à la présidence, Patrick Mukuy, ainsi que deux cameramen Roger Diey et David Ekabani.

Pendant ce temps, certains confondent la levée de l’état d’urgence et la fin du coronavirus. Ils dansent, se cognent, multiplient le nombre de passagers dans les taxis… Pire, ils clament la mort du coronavirus à cœur joie, comme si on en avait fini avec la pandémie. Tout est redevenu comme avant.

Les dernières stats parlent de 208 décès cumulés. N’oubliez pas, le coronavirus ne circule pas, c’est nous qui le faisons circuler.

 

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