Le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, a effectué récemment une tournée dans la province du Kasaï-Oriental ancienne configuration. Objectif : redynamiser et réunifier le parti après la disparition de l’opposant historique Etienne Tshisekedi. À Mbujimayi, Jean-Marc Kabund a répondu aux questions de la journaliste et blogueuse Vanessa Nkongolo.
Habari RDC : L’UDPS est-elle prête à affronter les élections du 23 décembre avec la machine à voter ?
Jean-Marc Kabund : Il faut dire au peuple que notre Constitution exclut totalement l’hypothèse des élections par voie électronique, ou même semi-électronique. Il n’est fait mention nulle part dans le calendrier de monsieur Nangaa – que j’appelle le très grand kabiliste – de la machine à voter. C’est bien l’impression de bulletins de vote qui est prévue avec un délai pour cela. Alors d’où vient cette machine à voter qui nous tombe dessus comme un cheveux sur la soupe ? Nous avons des arguments solides pour continuer à exiger un vote avec des bulletins et non avec la machine. Si Nangaa continue à s’entêter, l’UDPS, et je crois que ça sera la même attitude pour les autres partis politiques acquis au changement, nous prendrons acte de sa mauvaise foi, et par voie de conséquences nous nous prononcerons contre ces élections.
Nous n’irons jamais aux élections pour accompagner une supercherie électorale. À l’UDPS, nous pensons que les prochaines élections doivent concrétiser l’alternance dans le pays, et cette alternance ne peut passer que par des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées.
Mais il y a un problème plus grave que celui de la machine, c’est ce fichier électoral qui est corrompu. Il contient en son sein plus de dix millions d’électeurs fictifs. Pensez-vous que l’on va aller aux élections comme ça ? Comme si on était des esclaves dans notre propre pays. […] Cette fois-ci, nous disons non. Nous n’allons pas accompagner Kabila à une supercherie électorale. Nous voulons des élections crédibles pour les gagner.
Qu’est devenu le Rassemblement après la création de la plateforme Ensemble qui soutient la candidature de Moïse Katumbi ?
Le Rassemblement (Rassop) existe. Son président, c’est Félix Antoine Tshisekedi. Ici, je me dois de vous dire que le Rassemblement n’était pas une plateforme électorale. C’était une plateforme de pression dans le temps et sa mission était de bloquer le troisième mandat de monsieur Kabila, mais aussi de bloquer la révision constitutionnelle qui était en vue dans la machine kabiliste. Aujourd’hui, parce que les élections s’annoncent, il est de bon droit que les uns et les autre se constituent en regroupement électoral. Cela n’affecte en rien le fonctionnement du Rassop.
La libération de Jean-Pierre Bemba fait-elle peur à l’UDPS ?
Nous sommes très contents que Jean-Pierre Bemba soit libéré. C’est un digne fils du pays. Nous pensons qu’il a été arrêté injustement parce que les faits qui lui sont reprochés ne se sont jamais passés au Congo, ça s’est passé dans un autre pays où il n’avait pas le commandement de ses troupes. Nous avons compris que c’était une histoire politique. Aujourd’hui, si la justice internationale l’a blanchi, à l’ UDPS nous disons bravo et nous remercions le bon Dieu parce que ce digne fils du pays a retrouvé sa liberté. Quant à dire que nous avons peur ? Non, loin de là. Notre parti l’UDPS est plus grand que le MLC. Jean-Pierre Bemba lui-même le sait. Il sait que l’UDPS est la plus grande formation politique dans ce pays, et personne ne nous fait peur, personne !
Etes-vous prêt pour une candidature unique de l’opposition ?
Ça, c’est un faux problème. Ils veulent truquer les élections pour dire après que l’opposition a perdu parce qu’elle y était allée en ordre dispersé. Nous à l’UDPS, nous sommes prêts pour aller aux élections face à n’importe quel candidat, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition. En 2011, Etienne Tshisekedi avait gagné les élections face à combien de candidats ? Si l’opposition trouve que c’est important d’avoir un candidat unique, ils n’ont qu’à se ranger derrière l’UDPS. C’est quand même la fille aînée de l’opposition qui a lutté pendant plus de 35 ans. Ce ne sera que justice si toute l’opposition soutient le candidat de l’UDPS.
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le problème c pas sa le élections le Pb ces le cobalt