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Katumbi et Gizenga : deux culs entre quatre chaises

La présidentielle congolaise se tiendra-t-elle à temps ? L’élection arlésienne commence enfin à se profiler et les armes sont fourbies par des politiciens fourbus. Les cas de certaines figures présidentiables commencent même à alimenter un certain suspense…

Deux personnalités retiennent particulièrement l’attention, toutes deux présidentiables : Moïse Katumbi et Antoine Gizenga. Le premier entend bien concourir à la magistrature suprême, comme en témoigne le lancement récent de sa machine de guerre électoraliste : le mouvement « Ensemble pour le changement ».

Katumbi victime de sa nationalité « italienne »

Mais la candidature de l’ex-gouverneur du Katanga pourrait être empêchée par sa présumée double nationalité, que le droit congolais ne reconnaît pas. Un document de la mairie de la ville italienne de San Vito dei Normanni confirme que l’opposant a été Italien pendant dix-sept ans, de 2000 à 2017. Cet élément biographique est lié à la naissance de son père sur une île grecque de Rhodes alors sous domination italienne.

Si Moïse Katumbi détenait cette citoyenneté européenne au moment où il annonçait son intention de briguer la magistrature suprême de République démocratique du Congo, quelle nationalité retiendra-t-on pour le moment précis de son dépôt formel de candidature ?

Antoine Gizenga croit que c’est son tour

La seconde personnalité qui retient l’attention des Congolais, ces derniers jours, est Antoine Gizenga, le patriarche du Parti Lumumbiste Unifié (Palu), nonagénaire parfois surnommé « le Bouteflika congolais ». Alors que son parti a changé de directoire et envisage une plateforme électorale avec l’opposition, Gizenga a été reçu, lundi par le président Joseph Kabila. Objectif de la visite ? Témoigner sa fidélité à l’alliance avec la majorité au pouvoir.

Une candidature de l’ancien Premier ministre Gizenga pourrait cacher deux scénarios : une stratégie d’opposition sincère favorable à un Palu dégagé de son alliance conjoncturelle. Ou une trajectoire plus machiavélique qui relève peut-être de la science-fiction. Certain que son âge ne lui permettrait pas d’arriver confortablement au terme de son mandat présidentiel, Antoine Gizenga se ferait élire avec le soutien du régime sortant, avant de céder son fauteuil au dauphin constitutionnel : le président du Sénat, poste qui serait occupé entretemps par… Joseph Kabila.

 


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