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2017 et ces nominations controversées en RDC

En 2017, il y a eu des nominations qui ont fait couler beaucoup d’encre et susciter débats et polémiques en RDC. Des nominations qui ont alimenté les conversations au sein des rédactions des médias, dans nos salons et dans les QG des partis politiques. Certaines de ces nominations controversées ont retenu notre attention, car sortant du cadre de ce qui se fait d’ordinaire ou redessinant la carte de la scène politique congolaise.

Bruno Tshibala, l’inattendu Premier ministre

Vital Kamerhe, Felix Tshisekedi ou Katebe Katoto… Différents noms se faisaient entendre au sujet de celui qui devait remplacer le Premier ministre contesté, Samy Badibanga. Comme le dit le comédien ivoirien Agalawal, « dans la vie il y a toujours deux cas. » Alors que le pays était à la recherche d’un nouveau Premier ministre conformément à l’accord de la Cenco, le président de la République surprenait tout le monde en nommant Bruno Tshibala comme chef du gouvernement. L’homme venait, quatre mois plutôt, d’être fraîchement libéré après un temps passé en prison. Il était accusé d’avoir organisé les manifestations des 19 et 20 septembre 2016… Les ambassades présentes dans le pays n’ont pas manqué de manifester leurs inquiétudes face à cette nomination sans consensus !

Olenghankoy aux commandes du CNSA

Au terme d’une réunion co-présidée par les présidents de deux chambres du Parlement, samedi 22 juillet, Joseph Olenghankoy s’est vu confier les commandes du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA). Cette désignation prétendument consensuelle a été sujette à controverse. Vital Kamerhe, fort de son positionnement lors des dernières élections se voyait à la place d’Etienne Tshisekedi, à la tête de ce CNSA, une institution d’appui à la démocratie qui venait d’être créée.

De son côté, le Front pour le respect de la Constitution, plate-forme de l’opposition à laquelle appartient le MLC qui a refusé de prendre part au gouvernement, a voulu jouer le rôle d’arbitre. La controverse créée autour de cette nomination n’a pas pu fédérer la classe politique. Conséquence, le CNSA s’est vu amputer de deux vice-présidents.

Pierre Lumbi à la tête du conseil des sages du Rassemblement

La nouvelle tombe le jeudi 2 mars 2017, à la suite de la restructuration du Rassemblement. Pierre Lumbi devient la deuxième personnalité de la plateforme politique de l’opposition née dans la localité de Genval en Belgique. Tout de suite des voix s’élèvent pour contester le choix porté sur celui qu’on accuse d’avoir organisé la mise en résidence surveillée du Sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi. Rejetant la restructuration, certains affirment que le Rassemblement  a été infiltré par le pouvoir et que, parmi ses membres, d’autres ont reçu de l’argent pour torpiller les actions de l’opposition.

S’il n’a pas fait l’unanimité dans sa famille politique, il n’arrange pas non plus la majorité présidentielle qui a demandé le choix d’une personnalité consensuelle, voyant en Lumbi l’ombre de Moïse Katumbi aux portes de la présidence du CNSA, poste réservé au président du conseil des sages du Rassemblement.

La nomination de Pierre Lumbi, opposant dit « stagiaire »  à la tête du Rassop est l’une des causes de l’implosion de cette plateforme de l’opposition. Le Rassemblement a désormais deux ou trois ailes : aile Limete dirigée par Felix Tshisekedi et Pierre Lumbi, aile Kasavubu dont les ténors sont Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala, enfin l’aile dont les membres ont pris part au gouvernement issu des accords de la cité de l’UA. Parmi eux, de grandes figures comme Willy Mishiki Patrick Mayombe, etc. Cette désignation de Pierre Lumbi passe pour l’une des plus controversées de l’année.

Général Amuli un militaire à la police nationale congolaise !

La nouvelle a sonné comme un glas aux oreilles de plus d’un Congolais le lundi 17 juillet. Le général Dieudonné Amuli est nommé par ordonnance présidentielle à la tête de la police nationale congolaise. Du chef d’Etat-major adjoint chargé des opérations des Forces armées de la RDC qu’il était, il atterrit brusquement à la tête de la police nationale.  

Sa nomination a fait parler et spéculer sur les intentions du régime à mater toutes manifestations. Si tel n’est pas le cas, pourquoi un militaire à la tête de la police ?Manque-t-il des personnalités dans la police pour occuper ce poste ? En tout cas, la nomination d’Amuli n’a jusqu’à présent pas révélé tous les dessous des cartes.

Bosco Beya Mwehu, nouveau visage de la Linafoot

Le monde sportif congolais n’a pas été épargné par la vague de nominations polémiques. Une autre des controverses est celle suscitée par la Fédération congolaise de football (Fécofa) qui place Bosco Mwehu à la tête de la « commission de gestion » de la Ligue nationale de football, en remplacement de Jeff Kapondo, arrivé en fin de mandat. Cette nomination ne change rien à la tradition de cet organe. Car un nouveau visage sur d’anciens usages, ne produit rien de nouveau. La tradition n’a fait que se perpétuer, celle selon laquelle les grandes équipes doivent diriger la Ligue nationale de football. Une situation longtemps décriée par les petits clubs dont Shark 11 FC qui a boycotté le championnat. Les indiscrétions du milieu révèlent que Jean Bosco aurait le sang vert et noir, couleurs de Vita club.

2017 a connu son lot de controverses et d’incompréhensions. Rappelons que ces signaux sont des preuves de désordres organisés. Notre pays a besoin d’un système institutionnel respecté par tous, en commençant par le sommet. Ce n’est qu’à cette condition que les contestations se feront moins nombreuses. Espérons que le vœu de Tshisekedi, celui de construire un État de droit, connaîtra les débuts de sa concrétisation en 2018, l’année supposée des élections.

 


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