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Que deviendrait la RDC sans l’Eglise catholique ?

Le désamour entre l’Eglise catholique et le pouvoir du président Kabila se renforce chaque jour qui passe. Cette Eglise qui critique, et que certains membres du pouvoir voudraient voir interdite en RDC, a pourtant offert de bons offices aux politiciens, rendant possible l’accord sur la transition qui a donné une nouvelle « légitimité » au chef de l’Etat arrivé en fin de mandat en 2016. La question est : que deviendrait notre pays sans l’Eglise catholique ?

Certains membres du gouvernement, on cite même le ministre Kokonyangi, proposent de « fermer l’Eglise catholique pendant au moins une année ». Le motif : elle dérange. Les deux dernières marches, réprimées par les services de sécurité, ont été organisées à l’appel des laïcs catholiques, un mouvement reconnu par l’Eglise. Une Eglise, en plus, qui n’a pas cessé de remuer la plume dans la plaie d’un pouvoir que certains Congolais contestent.

Une discussion entre amis m’a révélé beaucoup de choses sur l’importance de l’Eglise catholique en RDC. Voici ce qu’ils m’ont dit. Guy n’a aucun doute que l’Eglise catholique n’apprend pas seulement à prier Dieu. La RDC sans elle, est « un pays sans culture. Le gouvernement n’a aucune politique attrayante en la matière. D’ailleurs, la plupart de nos hommes et femmes de culture, si pas tous, ont été formés par l’Eglise catholique », explique-t-il. De son côté, Patrick soutient que « l’Eglise a été la première à moderniser ou à développer plusieurs coins de la RDC. Et ce, avant même que l’Etat n’y mette une simple administration. Il existe même des endroits où la paie des fonctionnaires se fait au sein des paroisses catholiques, sous l’œil vigilant des curés. »

C’est « impensable », une RDC sans l’Eglise catholique

Une RDC sans l’Eglise catholique, c’est impensable d’après Junior et Mbumb, de jeunes Congolais. La force de l’Eglise catholique, ils la trouvent dans « sa capacité à se constituer en une véritable puissance économique », notamment dans l’arrière-pays où les prêtres encouragent l’agriculture et l’élevage, par exemple.

C’est ce que rapporte Didier, par ailleurs. « Ils (le gouvernement et ses services) ne peuvent pas fermer l’Eglise catholique. Mobutu qui s’est amusé à retirer la gestion des écoles à l’Eglise les a rendues de lui-même. Quand Monsengwo dit que l’Etat n’existe pas, c’est vrai. Le territoire de Kapanga dans l’ex-Katanga par exemple, est aussi vaste que la Belgique. Vous savez quoi ? Ecoles, hôpitaux, routes les plus viables… sont tous des œuvres des catholiques et parfois même, des méthodistes. Sans eux, rien ! »

Montre-moi tes réalisations, je te dirai qui tu es !

Nul besoin pour moi de faire dans ce billet, l’apologie de l’Eglise catholique dans un pays où la Constitution garantit la laïcité. Néanmoins, devant les faits, je ne peux que m’incliner. Avec ses 2,3 millions de kilomètres carrés, la RDC a besoin de cette Eglise qui a réussi à s’implanter partout sur le territoire national. Elle a ainsi facilité la concrétisation de beaucoup de projets.

Faut-il rappeler que même le PPRD et ses alliés de la majorité présidentielle ont du mal à couvrir toute l’étendue nationale ? Lors des élections législatives couplées aux présidentielles, les autorités ont eu besoin de certaines écoles et paroisses des catholiques pour les utiliser comme bureaux de vote. Et ce sera encore le cas pour les prochaines élections.

Serait-il vraiment sage de couper l’arbre qui nous a sauvés la vie le jour où nous fuyions devant un buffle ?

 


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Les commentaires récents (1)

  1. Bel article cher TSHINZAM. En effet, reconnaissons les mérites que les autres apportent en rendant notre vaste territoire aussi viable.