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Spécial LUCHA : la campagne « Bye Bye Kabila » risque d’entrainer le chaos

La campagne « Bye Bye Kabila », initiée par le mouvement de la lutte pour le changement (LUCHA), appelle les citoyens congolais à mener une série d’actions pour exiger le départ de Joseph Kabila ce 19 décembre 2016. Alors qu’un dialogue « de la dernière change » sous médiation de l’église est actuellement en cours la LUCHA se refuse à tout compromis.

Parmi les actions que la LUCHA conseille de mener dans un communiqué de trois pages partagé sur les réseaux sociaux, deux m’intriguent et m’inquiètent :

D’abord, la LUCHA a demandé aux citoyens  « d’identifier et de répertorier », d’ici le 19 décembre et partout dans le pays, les avoirs et les biens des membres du gouvernement pour que la population les confisque en dédommagement  de leur mauvaise gestion. Cette action s’apparente à une « chasse aux sorcières » et pourrait impliquer des cas de « justice populaire ».

La LUCHA appelle également à la désobéissance populaire après le 19 décembre car selon elle plus aucun dirigeant ne sera légitime ni légal. Elle appelle les fonctionnaires de l’Etat à abandonner leur poste de travail dans la fonction publique. Connaissant mes compatriotes, je crains les dérapages qui pourraient découler de ces deux actions.

Quand confiscation des biens risque de tourner au pillage ou aux règlements des comptes

Parmi les manifestants, même les plus sincères et motivés, il y en a toujours certains qui seront incontrôlables. La LUCHA ne peut assurer le bon comportement de tous les Congolais qui suivront leur mot d’ordre. Cette idée de répertorier les biens et de les signaler pour les confisquer est une invitation pour toute personne à se livrer à un pillage en règle. Cela n’aiderait en rien notre cher pays ! Certaines maisons risqueraient d’être ciblées gratuitement ou par erreur, des citoyens innocents seraient ainsi dépouillés et volés créant d’autres conflits ! Appeler au vandalisme et au vol est bien différent d’un appel à l’alternance du pouvoir.

Après le 19 décembre, il y aura toujours la police et l’armée pour maintenir l’ordre public. Nous savons que nos forces de l’ordre ont facilement tendance à user de leurs armes létales en cas de manifestations ! La réponse de l’armée et de la police si des personnes s’en prennent aux biens de ces personnes ciblées risque de faire couler du sang. La LUCHA devrait se rappeler qu’elle milite pour des changements pacifiques.

L’absence des fonctionnaires appauvrirait encore un peu plus l’Etat

La tâche principale du gouvernement après le 19 décembre sera l’organisation des élections apaisées et crédibles dans les délais décidés lors des accords. Pour réussir ce défi, il faudra que ce gouvernement maximise les recettes afin de répondre aux besoins de la commission électorale nationale indépendante CENI. L’abandon de poste des fonctionnaires de l’Etat entrainerait un manque de moyens pour l’Etat et la CENI en souffrirait par répercussion. Le délai des élections en pâtirait donc aussi. Cette action prônée par la LUCHA ne favoriserait pas la première « alternance pacifique » tant souhaitée au pays depuis ses 56 ans d’indépendance.

Faire des concessions, seule solution pour résoudre la crise actuelle

La LUCHA ne jure que sur le respect de la Constitution, et c’est sur cela qu’elle base ses actions, or ce n’est plus un secret « on ne peut plus respecter la Constitution congolaise » vu l’impasse dans lequel se trouve le pays. Le radicalisme de la LUCHA est certes à respecter, mais ces actions préconisées risquent d’engendrer plus de mal que de bien ! C’est pourquoi l’Eglise catholique congolaise après avoir compris la situation globale a appelé toutes les parties prenantes à des « grosses concessions, pour le bien et l’harmonie de tout le peuple congolais afin de trouver une voie pacifique de sortie de crise ».

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Les commentaires récents (5)

  1. Si Lumumba et compagnie pensaient ainsi, nous ne serions jamais indépendants … Penses-y. Il faut en fin lettre fin à la dictature dans ce pays. Le peuple est prisonniers sur ses propres terres, la pauvreté toujours en expansion, l’inflation incontrôlée, le chômage, … Fungola misu!!!

  2. Faut pas rêver. Écrire, c’est bien, être sur terrain, c’est autre chose. Qui vous a dit qu’après le 19 on aura les élections? Il ne veut pas quitter aujourd’hui, vous penser vraiment qu’il le fera en2017 ou2018, sans qu’il ait même une venant tout compromettre ? Ils gagnent le temps, ils jouent avec le temps-seulement les gens comme vous ne le voilent pas, car ce temps, ils ne l’auront pas.

  3. Ces gens son pir que le chaos, ils sont la crise, ils pillent chaque jour, vos n’importe quoi pour opprimer le peuple, alors je ne vois rien de nouveau qui l’effraye tant. Voyez un peu plus loin que votre nez, vous les blogueurs, pour ne pas nous faire des réflexions bidons et vide. C’est simple de voir que le peuple en a mare d’eux et veut à tout prix se les débarrasser. Comment expliquer qu’il veut l’entrée d’une rébellion, d’un Kamuina NSampu? Seul lusha a compris.