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Appel à manifester ce mercredi : plus de villes mortes que de manifestations

L’appel à manifester soutenu par une frange de l’opposition et les mouvements citoyens Lucha et Filimbi s’est transformé en journées villes mortes dans plusieurs villes de la RDC. Douze journalistes, blogueurs et témoins de Habari RDC depuis plusieurs villes du pays ont répertorié les temps forts du déroulement de cette matinée du 15 novembre.

Goma, la ville la plus tendue

Dans la ville de Goma au Nord-Kivu, dans l’Est du pays, très tôt le matin déjà au quartier Ndosho des personnes non identifiées ont tenté d’attaquer un commissariat de police. Un mode opératoire qui rappelle les tristes événements du 30 octobre dernier lors desquels le commissariat du quartier Majengo avait été brûlé et trois personnes avaient trouvé la mort lors d’une journée ville morte. On signale aussi à Goma des interpellations selon plusieurs sources indirectes jointes par notre blogueur Sammy Mupfuni.

Kinshasa, les Wewa font le taxis-voitures

Circulation timide à Kinshasa, à Bukavu et à Mbujimayi. Dans ces villes on note d’un côté, un déploiement inhabituel de policiers dans les points chauds et de l’autre, les manifestants n’ont été visibles nulle part.

Don Momath, journaliste de Kinshasa raconte ce qu’il a vu : « J’habite un des points chauds de Kinshasa, le quartier Kingabwa, non loin de la place dénommée ‘’Point chaud’’. Après un premier tour dans le quartier le matin, je n’ai croisé que peu d’élèves qui allaient à l’école ! » Plus tard dans la matinée, le journaliste livre encore son constat : « Les petits commerces ont ouvert, mais ce sont les wewa (taxis-motos) qui font le gros boulot de transport. » Aucun incident n’a été signalé dans son quartier.

Saka Lemien un blogueur de Kinshasa affirme : « Sur l’avenue Pierre Mulele, tout est calme, les boutiques sont fermées, mais il y a une forte présence policière. »

Mbujimayi, timide circulation et commerce au ralenti

Ici le blogueur Martin Mukeba nous a communiqué quelques informations sur les quartiers où il a fait le tour : « Sur l’avenue Inga et le boulevard Laurent Désiré Kabila, seule la circulation des personnes et des motos-taxis se passe normalement comme d’habitude. On observe le déploiement d’un dispositif policier dans tous les points chauds. Les marchés centraux : boutiques, magasins et autres sont fermés. Les petits commerces tout autour fonctionnent. »

Un autre blogueur de Mbujimayi ajoute : « L’avant midi, dans la partie Nord-Est de la ville, les écoles sont fermées. Le marché Simis, deuxième plus grand marché de Mbujimayi ressemble à un désert. Au marché Kabinda, boutiques, pharmacies et entrepôts sont fermés. Les enfants jouent au football sur la place du marché. Par contre, les petits restaurants et les vendeurs à la sauvette ont ouvert leurs commerces, prêts à détaler au moindre danger. »

On a observé également une forte présence policière dans les environs du siège de l’UDPS appelé Place Mwa Luse. L’université officielle de Mbujimayi a ouvert ses portes avec moins d’étudiants que d’habitude.

Même scénario à Bukavu

Dans la capitale du Sud-Kivu, un de nos blogueurs a noté une timide circulation des transports en commun. Un important dispositif policier avec des équipements anti-émeute était visible sur les points stratégiques comme Place de l’indépendance (Ex Place du 24) ou Place Mulamba.

Lubumbashi

Dans la ville cuprifère de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, notre blogueur Didier Mukaleng Makal nous a rapporté des bruits de vuvuzelas de minuit à deux heures du matin. Il n’y a eu aucun autre incident formellement répertorié.

Plutôt que de manifester ce mercredi 15 novembre, la plupart des Congolais ont préféré rester terrés chez eux, souvent par peur des dérapages qui résultent des manifestations, tant on connaît bien les débordements dont sont capables nos forces de l’ordre. Les autres ont simplement boudé l’appel de l’opposition et des mouvements citoyens.

Pendant ce temps, Felix Tshisekedi, président du Rassemblement de l’opposition aile Limete vient de lancer des appels sur Twitter. Il invite les Congolais à une plus grande démonstration de force le 28 novembre prochain, date prévue pour la prochaine manifestation d’envergure pour demander à Kabila de quitter le pouvoir.

 


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