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[Revue de presse] Les inondations occultent les morts de la répression du 31 décembre

Les morts se succèdent et Kinshasa n’en finit pas de faire le décompte macabre. Au moins 44 personnes ont trouvé la mort dans les inondations du 4 janvier. Curieusement, c’est aussi le jour où la RDC célèbre les martyrs de son indépendance. Quatre jours plus tôt, le 31 décembre, la ville avait déjà compté une dizaine de morts, victimes de la répression de la marche des chrétiens catholiques.

Le bilan des inondations a été revu à la hausse. « 44 personnes sont mortes après la pluie qui s’est abattue la nuit de mercredi à jeudi 4 janvier à Kinshasa », écrit Radio Okapi sur son site internet. Le média explique, citant la ministre Thérèse Olenga du gouvernement provincial de Kinshasa, que le président Kabila a ordonné la prise en charge par l’Etat des frais funéraires.

En plus, le gouverneur de Kinshasa André « Kimbuta annonce la démolition des constructions anarchiques », écrit le site Actualite.cd. Cette mesure, explique le média qui cite le compte-rendu du conseil des ministres, vise à « prévenir d’autres cas d’inondation et de détresse ».

Deuil national

Et déjà le gouvernement a décrété un deuil national lundi et mardi 8 et 9 janvier, écrit RFI qui avance en plus des 44 morts, plus de 5000 maisons inondées dont deux orphelinats. Le média parle aussi de plusieurs milliers de déplacés, selon les autorités, « partis se réfugier dans des familles d’accueil en attendant la baisse du niveau des eaux. » Désormais, il faut craindre que le choléra qui secoue déjà la capitale congolaise explose, alors que le niveau d’assainissement et l’urbanisation de la ville posent un sérieux problème.

Ces inondations ont privé d’électricité 10 communes de Kinshasa, d’après Politico. La montée des eaux a touché le poste haute tension de la Société nationale d’électricité de Funa, dans la commune de Limite, une des plus urbanisées de Kinshasa.

Les morts de la répression du 31 décembre un peu oubliés

Cette catastrophe naturelle tend à occulter un peu la polémique autour de la répression du 31 décembre 2017. Mais le répit n’aura été peut-être que très court. Puisque déjà « l’ONU dénonce les entraves à ses enquêtes sur la répression du 31 décembre », écrit RFI. L’ONU soupçonne des chiffres plus élevés que ceux avancés officiellement. Jusque-là, on compte d’après RFI, au moins 5 morts, 92 blessés et au moins 180 personnes arrêtées. Des manifestants, chrétiens catholiques, qui réclamaient l’application intégrale de l’Accord sur la transition signé un an plus tôt. Bien plus, écrit Actualite.cd, « l’ONU préconise un dialogue « constructif » entre acteurs politiques ».

La Tempête des Tropiques, pour sa part, pointe « la violation de la liberté de culte et du droit à l’intégrité physique des personnes ». Le quotidien de Kinshasa qui publie sur son site le rapport intégral de l’ONG LA Voix des Sans Voix, énumère ce qui s’est passé dans plusieurs paroisses de la capitale : les incursions des forces de l’ordre dans les églises, mais aussi leurs actions contre les chrétiens.

Pour sa part, le gouvernement fortement critiqué par le cardinal Laurent Monsengwo, ne recule pas. Les organisateurs de cette marche « veulent faire entrer la RDC dans un cycle de violences », écrit Cas-Info citant un communiqué lu par le ministre Félix Kabange. Politico titre lui : « la RDC en (dé)route vers les élections ».

 


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