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RDC : des incidents ce mercredi pendant la journée ville morte

Peut-on parler ce mercredi d’une victoire de la police ou des mouvements citoyens ? À chacun sa réponse. Pour nous, priver la population du droit garanti par la Constitution, de manifester ne peut en aucun cas être une victoire de la police congolaise. Le régime a encore prouvé son manque de respect des libertés publiques. De leur côté, les mouvements citoyens soutenus par l’opposition peuvent eux se féliciter d’avoir paralysé les activités dans plusieurs villes du pays. A défaut de manifester dans les rues, ils ont contraint la population à une journée ville morte.

À Kinshasa, la répression promise par la police la veille a certainement fait peur aux éventuels manifestants. « Tout attroupement de plus de cinq personnes sera dispersé sans pitié », avait déclaré mardi le général Sylvano Kasongo, commandant de la police de Kinshasa. Même ton également des commandants de la police de Mbujimayi et de Goma. La population a du coup choisi de rester à la maison pour observer une journée ville morte. Malgré tout, des incidents graves ont eu lieu dans certaines villes.

Vive tension à Lubumbashi

Notre blogueur Didier Makal raconte quelques événements survenus à Lubumbashi : « Un bus a été brulé dans la commune de Kenya, fief de l’opposant Gabriel Kyungu, membre du Rassemblement. Il y a eu une forte présence policière un peu partout, y compris au quartier Bel-Air Kaleja où des manifestants ont brûlé des pneus. La police est intervenue en début d’après-midi. On ressentait la tension aussi à Masongoshi où la veille, le dynamitage d’une carrière minière a fait sauter une pierre qui a tué une écolière. »

Un commissariat de police saccagé à Goma

A Goma au quartier Ndosho dans l’ouest de la ville, le blogueur Sammy Mupfuni s’est entretenu avec le chef du quartier Keshero qui a confirmé « la destruction d’un bureau du commissariat de la police ». Il dénonce le fait que « des enfants aient été utilisés dans ces manifestations ». Selon ce chef de quartier, les personnes qui ont attaqué le bureau de la police avaient pour la plupart entre 8 et 15 ans. Le commandant de la police au Nord-Kivu, le général Placide Nyembo Ngalusha a dressé un bilan de 8 personnes arrêtées dans la ville de Goma « pour avoir tenté de troubler l’ordre public ».

Des crépitements d’armes à Butembo

La journée de ce mercredi était chaude à Butembo. Des tirs ont été entendus autour de la mairie, de la prison, et du bureau communal, à en croire le  site de la Radio Moto. Les habitants sont restés terrés dans leurs maisons.

A Mbujimayi, les activités étaient paralysées avant midi. Alors qu’elles commençaient à reprendre dans la mi-journée, une pluie torrentielle a tout perturbé, de 12 heures à 18 heures, au grand dam de ceux qui vivent au jour le jour.

 


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